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Berlin: Festival du cinéma arabe

La Révolution arabe a mis en exergue l'existence de considérables et très riches chefs-d’œuvres cinématographiques dans le Maghreb. Avant les événements, il y avait des courts métrages, des productions indépendantes, tout d’abord en Égypte, qui possède la plus importante l'industrie cinématographique de la région. Dans la salle berlinoise "Arsenal", en collaboration avec "Goethe Institut", se projettent  actuellement les films indépendants.

Le réalisateur Ahmad Abdalla a montré son film "Microphone", qui décrit une opulente vie culturelle en Alexandrie. Khaled, un jeune homme, récemment revenu des États-Unis, où il a séjourné sept ans, découvre vite que sa ville natale, est devenue un grand centre musical.

Avec les jeunes et talentueux musiciens, il veut organiser un grand concert. "Microphone", mi fiction, mi documentaire suit les existences des intellectuels et des artistes qui  de plus en plus,  abordent le thème de la liberté d' opinion. Ils veulent l'arrêt immédiat des structures anciennes, mais la police et les autorités les menacent.

Irit Neidhardt, initiatrice  du programme berlinois, indique que ce film avait été au sommet du box office égyptien, mais le changement est survenu très vite :"Trois jours après la première, la Révolution a fait son chemin et le cinéma fut fermé. Il faut savoir qu'en Égypte les films sont financés par la vente des billets"

Le public berlinois, venu en grand nombre, a salué et l’œuvre du réalisateur Ibrahim El Batout. D'abord photographe de guerre, il a tourné un film très complexe, dans les quartiers pauvres de Caire. Le film a été primé, malgré les censures et il a même, obtenu le droit pour les projections publiques.

Le cinéma "Arsenal" a accueilli des films venus du Maroc, Tunisie, Liban ou Palestine. La comédie intitulée "Arafat et moi", longue de cinq minutes a séduit les cinéphiles allemands. Le réalisateur Mahdi Feifel qui habite Londres a joué le rôle du Palestinien- Marwan, follement amoureux d'Anglaise -Lisa. Elle est née le même jour qu'Arafat, ce qui la rend nerveuse, mais Marwan trouve cette coïncidence très importante, pour leur relation. Le metteur en scène a réussi son défi interculturel, exprimé avec drôlerie.

Djana Mujadzic