EDITO. Emmanuel Macron navigue en eaux troubles, entre urgence humanitaire à Gaza et poids du lobby pro-israélien en France

Le président français se rend ce mardi 8 avril à Al-Arich, en Égypte, pour appeler à un cessez-le-feu et à la reprise de l’aide humanitaire à Gaza. L’extrême droite au pouvoir en Israël bloque depuis plus d’un mois toute livraison d’eau, de nourriture et de médicaments, tout en interdisant le passage du personnel humanitaire. Plus de 5 000 camions sont ainsi immobilisés à la frontière, côté égyptien.

Les Palestiniens agonisent dans un dénuement extrême ; femmes et enfants meurent de faim sous les yeux du reste du monde. Les survivants des bombardements n’attendent plus que les balles des tueurs fous de l’armée israélienne, qui les exécuteront pour laisser place à la Riviera dont rêve Donald Trump.

Son protégé, le criminel de guerre Benjamin Netanyahu, est devenu l’artisan d’une opération génocidaire inédite, tant par son ampleur que par sa finalité. Le Premier ministre israélien est même parvenu à banaliser l’attaque du 7 octobre, ainsi que la vie de ses compatriotes encore otages du Hamas. Qui peut aujourd’hui hésiter à l’inscrire au même chapitre que celui de la barbarie nazie dans le livre d’histoire des horreurs ?

« La protection des civils et du personnel humanitaire, ainsi qu’un plein accès à l’aide humanitaire, constituent des obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire, et doivent être respectées », ont affirmé lundi au Caire les présidents Macron et Al-Sissi, ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie, dans une déclaration conjointe.

Il faut reconnaître au président Macron le mérite de sa présence aux portes de l’enfer où sont enfermés les Gazaouis. Mais qui entendra cette voix, tant elle demeure incapable de se muer en une position ferme et courageuse face au lobby pro-israélien en France et dans le monde ? À moins de reconnaître immédiatement l’État palestinien, malgré sa bonne volonté, Emmanuel Macron navigue en eaux troubles.