Les propos de Macron aux relents de Françafrique déclenchent de vives réactions au Tchad et au Sénégal

Les propos de Macron aux relents de Françafrique déclenchent de vives réactions au Tchad et au Sénégal

Les déclarations récentes d'Emmanuel Macron lors de la conférence des ambassadeurs à Paris ont provoqué des réactions vives au Tchad et au Sénégal. Le chef de l’État français a parlé d'« ingratitude » à propos de certains dirigeants africains, affirmant que leur souveraineté actuelle dépend en partie de la présence militaire française.

Des propos « méprisants », ont fermement réagi les dirigeants tchadiens et sénégalais, bien que des sources françaises précisent que les remarques visaient plutôt les États du Sahel. Le président tchadien, Mahamat Déby, a exprimé son indignation, insistant sur le fait que la décision de retirer les troupes françaises du Tchad était un choix souverain de son pays.

Parallèlement, le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, a critiqué ces déclarations et rappelé le rôle essentiel de l'Afrique, notamment du Tchad, durant les guerres mondiales, soulignant que les contributions françaises ont souvent été dictées par des intérêts propres plutôt que par un véritable partenariat de développement.

Le respect des décisions souveraines

Au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko a vivement contesté l'idée que le retrait des forces françaises ait fait l'objet de négociations, soulignant que cet acte relevait également de la souveraineté du Sénégal. Sonko, connu pour son opposition à la présence militaire française, a critiqué l'incapacité de la France à garantir la sécurité et la souveraineté des pays africains, pointant les interventions déstabilisatrices de la France en Libye comme un exemple.

Le Président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, avait déjà annoncé la fermeture des bases françaises d'ici 2025. Cependant, il reste des discussions à mener concernant le calendrier de cette fermeture. Du côté sénégalais, des échanges avec les autorités françaises ont eu lieu récemment, mais aucune date précise n'a été fixée pour le départ des troupes.

Le ministre tchadien des Infrastructures, Aziz Mahamat Saleh, a également souligné la nécessité pour la France de respecter les décisions souveraines du peuple tchadien, confirmant que la rupture des accords de défense avait été mûrement réfléchie et reflétait la volonté des Tchadiens.