Tunisie: des avancées constitutionnelles inédites dans le monde arabe
Par N.TPublié le
Le chemin fut long et difficile, mais ils sont parvenus à franchir cette étape historique… Les députés de l'Assemblée nationale constituante (ANC) tunisienne ont adopté dimanche 25 janvier la nouvelle loi fondamentale avec 200 voix pour, 12 contre et 4 abstentions, après deux ans de débats houleux et trois semaines de séances plénières éprouvantes.
Le texte met en place des garde-fous pour prémunir le pays de l’instrumentalisation de la religion et des dérives autoritaires. Les parlementaires du camp laïc et démocratique ont bataillé dur pour éviter les risques d’une résurgence d’un régime totalitaire, sous une forme ou sous une autre. Désarçonnés par l’expérience des Frères musulmans égyptiens, les islamistes d’Ennahda ont calmé leur ardeur et opté pour le compromis.
« La liberté de conscience et de croyance et le libre exercice du culte » sont ainsi garantis par l’Etat. Sont également garanties les « libertés d'opinion, de pensée, d'expression, d'information et d'édition », tout autant que le droit syndical et le droit de grève. La torture «morale et physique » est qualifiée de « crime imprescriptible ». De même, les citoyens et les citoyennes sont «égaux devant la loi sans discrimination». Le texte instaure par ailleurs la parité homme-femme dans les assemblées élues.
Ces avancées inédites dans le monde arabe marquent un tournant. Les tunisiens tournent une première page de la sombre période Ben Ali en attendant les consultations électorales à venir.