Algérie: huit ans de prison avec sursis pour un appel au boycott des élections législatives
Par yazPublié le
Tarek Mameri, un blogueur âgé 23 ans, a été condamné mercredi 27 juin à huit mois de prison avec sursis et 100.000 dinars (1.000 euros) par le tribunal correctionnel de Sidi Mhamed pour avoir appelé au boycott des élections législatives du 10 mai dernier.
Les faits retenus par le tribunal sont pour le moins surprenants. Il s’agit de « destruction de biens d'autrui, incendie de documents administratifs et incitation à l'attroupement ».
Tarek Maméri a en fait été arrêté le 2 mai après avoir diffusé sur le net des vidéos appelant à ne pas voter au scrutin législatif. Il est par ailleurs accusé d’avoir incité à l’arrachage des affiches de candidats.
Acharnement contre les militants des Droits de l’Homme
Le procureur avait même requis trois ans de prison ferme le 14 juin dernier.
« La durée de la peine n'est pas importante puisque je considère que le tribunal m'a condamné injustement », a déclaré Tarek Mameri, cité par l’AFP, à l’issue du procès.
Aux yeux de son avocat, Me Amine Sidhom, il s'agit là « d'une condamnation des militants des droits de l'Homme ».
« Nous allons faire appel et prendre toutes les dispositions légales pour faire annuler cette condamnation », a-t-il affirmé.
Le caractère profondément injuste de cette décision est en effet incontestable. Il s’agit d’une atteinte en règle à la liberté d’expression. Au même titre que les condamnations de journalistes révélant des affaires mettant en cause des responsables.
De manière générale, les autorités policières et judiciaires s’acharnent contre les militants des Droits de l’Homme, traqués, embastillés et traînés devant les tribunaux pour le moindre propos ou écrit.
Après s’être façonné un parlement sur mesure, le pouvoir algérien semble à présent déterminé à étouffer toute contestation sous quelle que forme que ce soit.