Marseille : les deux auteurs de jets d'explosifs artisanaux contre le Consulat de Russie sont des chercheurs au CNRS
Par red avec agencesPublié le
Georges S., 60 ans, et Vasile H., 48 ans ont été condamnés à huit mois de prison ferme, peine qui sera potentiellement aménagée sous bracelet électronique. Le tribunal correctionnel de Marseille a statué sur cette affaire en comparution immédiate, et le juge des libertés dispose de cinq jours pour organiser ce dispositif.
Les deux chercheurs ont eu cette curieuse idée le 24 février, date d’anniversaire de l'invasion russe en Ukraine. Ils ont été accusés de « tentative de dégradation ou détérioration de bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes », ainsi que de « fabrication non autorisée d’engin explosif ».
Lors de l'audience, l'avocat général a minimisé la dimension terroriste de l'affaire, arguant qu'il ne s'agit pas d'un acte de terrorisme ni dans ses prémices ni dans l'intention des accusés. Toutefois, il a souligné que dans des périodes aussi sensibles, de tels agissements demeurent contrariant et inappropriés, requérant initialement une peine d'un an de prison ferme sous surveillance électronique.
Georges S., de nationalité française et d'origine espagnole, a une épouse ukrainienne, ce qui, selon lui, l'a poussé à agir. Vasile H., quant à lui, Français d'origine roumaine, a exprimé son empathie envers la situation en Ukraine. Les deux hommes ont reconnu leur geste et justifié leur démarche comme une réaction à la situation géopolitique en Ukraine, bien qu'admettant avoir sous-estimé les répercussions diplomatiques de leur initiative.
Vêtus de masques et de gants
Initialement, ils avaient songé à se rendre à la police mais ont fini par participer à une manifestation de soutien à l'Ukraine le même jour devant l'Hôtel de Ville.
Le Consulat de Russie, partie civile dans cette affaire, a qualifié cet acte de grave, demandant une enquête approfondie, considérant que les auteurs avaient visé une représentation diplomatique, ce qui peut être assimilé à un acte terroriste. La télévision russe Zvezdanews a diffusé des images de vidéosurveillance montrant l'un des individus lancer les explosifs, vêtus d'un masque et de gants, relançant les accusations de terrorisme de la part du ministère des Affaires étrangères russe.
En France, cette action a été fermement condamnée par le ministère des Affaires étrangères, évoquant une atteinte à la sécurité des missions diplomatiques.
Du côté russe, le Comité d’enquête a ouvert une instruction pour "attaque contre des personnes ou des institutions bénéficiant d’une protection internationale", une infraction passible de douze ans de prison en Russie.
Le CNRS, où travaillent les deux chercheurs, a publiquement réprouvé ces agissements. Établi en 1939, le CNRS est le principal institut public de recherche en France, employant plus de 33 000 personnes à travers un large réseau de laboratoires nationaux et internationaux.