Algérie : le président Abdelmadjid Tebboune proclame des mesures de grâce pour 2471 détenus. Un vent de liberté…
Par N.TPublié le
Le chef de l’État place ces mesures sous le signe de « l’apaisement ». Une mesure positive qui améliore le climat politique dans le pays et l’adhésion de la population à la ligne présidentielle après la forte abstention aux élections.
Bien que les noms des détenus bénéficiaires exacts n'aient pas été précisés, cette initiative pourrait potentiellement concerner Boualem Sansal, écrivain franco-algérien arrêté le 16 novembre et accusé « d’atteinte à l’intégrité du territoire national ». Sa santé précaire a nécessité un transfert à l'hôpital Mustapha-Pacha d’Alger.
Par ailleurs, des grâces seront offertes à huit détenus en détention provisoire, créant l'espoir d'un abandon des poursuites. Une source judiciaire qualifie cette démarche «d’exceptionnelle». Des réductions de peine et « grâces totales » sont également envisagées pour quatorze personnes condamnées pour des crimes contre l'ordre public.
"Un signal très fort"
Ces décisions surviennent dans un contexte de tensions entre Alger et Paris. Pour François Zimeray, avocat de Sansal, la libération de l'écrivain représenterait un « signal très fort » pour sortir de cette impasse. Cependant, le communiqué présidentiel reste vague sur les modalités exactes des mesures adoptées.
Les avancées annoncées soulèvent plusieurs interrogations quant à leur impact véritable sur les prisonniers de droit commun, souvent perçus comme « des victimes d’une parade politico-judiciaire », selon l’avocat Aïssa Rahmoun.
Des figures notoires comme Ali Ghediri, candidat à l’élection présidentielle en 2019, l’entrepreneur Nabil Mellah, qui a fait fortune dans l’industrie pharmaceutique, ou encore l’artiste franco-algérienne Djamila Bentouis pourraient faire partie des détenus graciés.
Pour Mehdi Ghezzar, proche du président Tebboune, le chef de l’Etat veut « montrer que l’Algérie n’est pas un Etat répressif ». Ces gestes visent à démontrer une ouverture du pays face aux critiques internationales, notamment après l'affaire Sansal, et à répondre notamment à une campagne de contestation à travers le hashtag «Manich radi» dénonçant le manque de libertés.
Ce mouvement a été qualifié « d’hostile » par les médias algériens et a déclenché une contre-campagne patriotique en ligne affirmant le soutient au pays.
Le président Tebboune a lui-même insisté sur la résistance de l'Algérie face à ces critiques lors d’une rencontre avec les walis, en déclarant : « Que personne ne pense que l’Algérie peut être dévorée par un hashtag. »
La nouvelle Algérie tant attendue est-elle enfin en train de naître ?