Algérie: premières coupes sombres dans les budgets publics
Par N.TPublié le
Chute brutale du pétrole oblige, le gouvernement Sellal, pris étonnement au dépourvu, s’empresse de faire des coupes dans les budgets publics. Première mesure: suspension des recrutements dans la fonction publique durant l’année 2015.
"Les recrutements dans la Fonction publique seront reportés, dans tous les secteurs" a déclaré le premier ministre à la presse en marge de l'inauguration de la 23e foire de la production algérienne.
Pas question non plus de poursuivre la réalisation des grands projets d’infrastructure de transport… lignes de chemins de fer et tramways « peuvent attendre », a-t-il dit, non sans préciser que ces décisions "n'affecteront ni le développement économique ni le niveau de vie des citoyens".
Le gouvernement Sellal s'engage en revanche à maintenir les dispositifs de soutien sociaux, notamment en direction des produits de grande consommation.
Vidéo : Gel des grands chantiers et des recrutements dans la fonction publique
Gare au retour de manivelle…
Le gouvernement algérien, qui donnait jusque-là les signes d’une tranquille assurance, aurait été rappelé à l’ordre par le président Bouteflika, si l’on en croît la presse. Jugeant la situation « très inquiétante », le chef de l’Etat aurait exigé de mesures d’urgence, tout en reprochant aux ministères des dépenses excessives.
Selon M Sellal, l’Algérie "a accumulé des réserves de changes qui lui permettent de tenir environ 4 ans". Il souhaite une "solidarité et une confiance forte" entre "gouvernants et gouvernés", pour passer ce mauvais cap.
Le pouvoir algérien est en réalité plus qu’inquiet. Un vent de panique commence à souffler au sommet de l’Etat. Les clans qui se sont lourdement engraissés en se partageant la rente et en laissant prospérer une économie de bazar qui a fait la fortune de meutes d’affairistes véreux, de corrupteurs et de corrompus, craignent le retour de manivelle.