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France : la très faible mobilisation des électeurs aux cantonales interpelle les politiques

La forte abstention aux élections cantonales interroge les hommes politiques français de droite comme de gauche, qui tentent d'en tirer les leçons dimanche 27 mars à l'annonce des résultats du deuxième tour du scrutin.

Le taux d'abstention devrait atteindre 56%, selon une estimation Ipsos Logica Business consulting France Télévisions, et entre 54 et 56 %, selon OpinionWay Fiducial. Au premier tour, l'abstention avait atteint un record pour ce type de scrutin (55, 68%).

L'ensemble des partis fait le constat de l'échec des appels à la mobilisation des électeurs.

A droite, l'UMP (Union pour un mouvement populaire) attribue la faible participation au désintérêt des électeurs à l'égard des Conseils généraux et justifie ainsi sa réforme qui va être mise en place dans trois ans, instaurant un conseiller territorial unique.

A gauche, le PS (parti socialiste) attribue l'abstention record au "désenchantement" des Français confrontés à des difficultés sociales croissantes. L'abstention aurait été en effet particulièrement forte dans les quartiers populaires. On note seulement 20% de votant en Seine-Saint-Denis.

Le Front National constate à son tour qu'il n'est pas arrivé à mobiliser en sa faveur. Il se fixe désormais l'objectif de se constituer en "pôle de rassemblement à vocation majoritaire".

Selon les observateurs, le mot d'ordre du ni-ni (ni gauche, ni Front national, ndlr) donné par la droite n'a pas incité à la participation dans les 200 cantons où s'opposaient au second tour la gauche et le Front National.

Les électeurs ne se sont pas mobilisés non plus pour répondre à l'appel de la gauche à la constitution systématique d'un front républicain pour "faire barrage au FN", à l'exception de la ville de Marseille.

"Sur le fond, on assiste à un vote de crise démocratique et de grands scepticisme républicain", analyse François Miquet-Marty, directeur de Viavoice, dans Libération.fr.

Le parti de Marine Le Pen (11,731%) n'a finalement obtenu que deux sièges. "La preuve qu'il suscite toujours un rejet massif dans l'opinion française", estime-t-on. La formation est toutefois en nette progression enregistrant par endroit des évolutions notables.

Le Parti socialiste (35,11%) se maintient sans pour autant réaliser la forte progression escomptée.

La droite est assurément le grand perdant du scrutin avec 20,16% pour l'UMP. Des résultats jugés particulièrement décevants et inquiétants à l'approche des élections présidentielles de 2012.

Selon un sondage Ipsos pour France Télévisions, Marine Le Pen ( FN) se qualifierait pour le second tour de la présidentielle dans tous les cas de figure, et éliminerait Nicolas Sarkozy si le candidat socialiste était Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry ou François Hollande.