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France : l’épisode calamiteux d’Alliot-Marie provoque un remaniement ministériel

Après l’avoir soutenu à plusieurs reprises suite aux révélations du Canard Enchaîné autour de son escapade vers la Tunisie en feu aux côtés d’un proche de Ben Ali, des affaires de ses parents avec ce dernier, des bourdes et maladresses dans sa défense, Nicolas Sarkozy a fini par se rendre à l’évidence. Voyant sa popularité, déjà au plus bas, fondre un peu plus à chacune des interventions de Michelle Alliot-Marie, il a enfin décidé de la faire débarquer.

«Bien qu'ayant le sentiment de n'avoir commis aucun manquement, j'ai donc décidé de quitter mes fonctions de ministre des Affaires étrangères et européennes», a gémi Alliot-Marie dans sa lettre de sa démission.

Histoire de donner du sens à ce remaniement en catastrophe, Nicolas Sarkozy a fait dimanche une apparition de dix minutes à la télévision pour expliquer sa décision par le vent de révolte qui souffle sur le monde arabe.

«Les révolutions arabes ouvrent une ère nouvelle» dans les relations entre la France et des pays arabes, a-t-il claironné. Et d’affirmer la nécessité de «n’avoir qu'un seul but: accompagner, soutenir, aider les peuples qui ont choisi d'être libres»

«Il nous faut tout faire pour que l'espérance qui vient de naître ne meurt pas, car le sort de ces mouvements est encore incertain», a-t-il ajouté, faisant ainsi allusion aux risques de montée en puissance des mouvements islamistes.

S’agissant plus précisément de la Libye où les évènements sont en cours, le président français a appelé les pays européens à adopter «une stratégie commune», notamment en raison des risques migratoires, devenus désormais la seule préoccupation des pays de la Méditerranée occidentale avant le carnage qui se prépare au crépuscule du dictateur.

Pour faire face à ces enjeux et réparer les dégâts causés par Alliot-Marie, «un homme d’expérience», Alain Juppé, maire de Bordeaux et actuel ministre de la Défense. Ce dernier a déjà occupé ce poste de 1993 à 95, «avec une réussite unanimement reconnue», a commenté Sarkozy.

Jeu de chaises musicales oblige, le président a également confirmé l’arrivée de Gérard Longuet, président du groupe UMP au Sénat, au ministère de la Défense et de Claude Géant, secrétaire général de l’Elysée, au ministère de l’Intérieur dont il est paraît-il très familier. Le sinistre Brice Hortefeux, homme de confiance, qui occupait ce poste, rejoindra l’Elysée pour préparer à l’évidence la campagne présidentielle.

«Ainsi les fonctions régaliennes de l’Etat seront prêtes à affronter les événements à venir dont nul ne peut prévoir le déroulement», a affirmé Sarkozy qui espère reprendre la main face à son électorat complètement désarçonné depuis l’affaire Woertht et de plus en plus séduit par Marine Le Pen.