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Algérie, le fumier consensuel… Pour des semis de printemps sans suite (Analyse)

Le pouvoir algérien corrompu et corrupteur, maffieux, assassin, rusé ou diabolique vient de donner une leçon de politique à l’ensemble des pays développés, habitués à sous-estimer le génie des autocraties qu’ils veulent remodeler ces temps derniers en sponsorisant des révolutions tardives contre la dictature.

Quelle est donc cet enseignement majeur que le plus remonté des observateurs ne pourra nier malgré sa haine et sa lassitude, toutes deux motivées par la gestion catastrophique du pays depuis l’indépendance?  Elle est très simple la stratégie du despotisme algérien l’ayant mis à l’abri, pour l’instant, d’une fronde nationale basée sur l’évident ras-le bol général du système et de sa perversion : le pouvoir a réussi à s’imposer, réellement et sans trafic, comme le seul consensus possible entre les différentes franges de la société qui ne lui en veulent pas autant qu’elles ne se déchirent à chaque rendez-vous de l’histoire.

Cela dépasse le vieil usage qui a servi le colonialisme et consistant à diviser pour régner. Ainsi, les différents clans qui ont géré les plus hautes affaires de l’Etat depuis l’indépendance ont convaincu leurs adversaires à l’intérieur du cercle du pouvoir, au sein de la classe politique -dont les  opposants les plus radicaux- et jusque dans l’intimité des foyers, qu’il vaut mieux subir ce pouvoir que de se risquer à le voir récupéré par les autres… Nous en sommes toujours là aujourd’hui.

«Said Sadi fait le pitre… Louiza Hanoune est une vendue…Les islamistes sont des barbares… » La démocratie à l’algérienne ne saurait tolérer aucun des acteurs politiques qui s’en réclament car «tous sont suspects et coupables de toutes les façons ».

Alors, gardons ce pouvoir comme un fait accompli qui nous évite de choisir des candidats à la relève tout en sachant qu’une partie importante de la population en Algérie sera prête à mourir plutôt que de les laisser gouverner.

Il est si costaud le front contre le changement qu’il devient presque ridicule de s’égosiller, pour rien, les samedi du week-end semi universel ou semi démocratique…

N. M.