L'hôtel Galliffet du centre culturel Itaien expose la presse de la Grande guerre

L'hôtel Galliffet du centre culturel Italien expose la presse de la Grande guerre

L'exposition "Les Journaux de la Grande Guerre", organisée actuellement à l'Institut de la culture italienne à Paris, attire un grand nombre de visiteurs et sera probablement prolongée jusqu'au printemps prochain.
 
"L'exposition présentée aux Parisiens et à de nombreux touristes, préparée avec la mission du Centenaire grâce à la collection extraordinaire rassemblée par Alberto Toscano, nous permet de plonger dans l'atmosphère du passé, de saisir les opinions publiques des deux côtés des Alpes, de reconstruire la trame des événements à travers les articles et les illustrations de la presse de l'époque, avec ses tirages exceptionnels. Cela nous est apparu l'une des meilleures façons de célébrer le centenaire de la Grande guerre, en conjurant le risque d'anachronisme lié à toute commémoration", a souligné la directrice de l'Institut italien, Marina Valensise, tout en remerciant tout particulièrement Joseph Zimet, directeur de la mission pour le Centenaire et son compatriote Toscano qui a permis aux milliers de visiteurs de voir et d'apprécier sa magnifique collection de journaux historiques français et italiens.
 
L'exposition présentée à l'Institut culturel italien comporte trois corpus : l'histoire de la Grande Guerre, l'histoire de la relation franco-italienne et enfin l'histoire de la presse au moment de la transition du XIX ème au XXème siècle, a expliqué Alberto Toscano. Le journaliste a partagé le matériel, rassemblé depuis trois décennies en sept sections dans un ordre chronologique : 

"En premier lieu, l'exposition présente les deux décennies 1893-1913, avec en arrière-plan les âpres polémiques entre Paris et Rome et la progressive réconciliation entre les "deux sœurs latines". La deuxième partie traite du début de la Première guerre mondiale, qui correspond à la période de la neutralité italienne, jusqu'à mai 1915. Le troisième segment correspond à l'entrée en guerre de l'Italie et à la spectaculaire mise en scène de l'amitié franco-italienne. Suivent les événements des années 1916 et 1917 marqués par l'arrivée des troupes françaises sur le front austro-italien. L'exposition consacre une part importante à l'année 1918 et à la victoire des Alliés, ainsi qu'à l'année 1919 avec la question centrale des traités de paix: le Traité de Versailles, ainsi que celui signé entre les Alliés et l'Autriche le 10 septembre à Saint-Germain-en-Laye, avec notamment ses conséquences sur l'avenir de Fiume, actuelle ville croate de Rijeka, situé sur la côte dalmate et peuplée en grande partie par une population de langue italienne."
 
Alberto Toscano rappelle l'importance du Temps et Excelsior, les deux journaux français qui occupent à cette époque une position très particulière en matière de presse quotidienne et d'information. 

Une presse dense et très active

Les premières planches du Temps se présentent sous la forme d'austères "avalanches du plomb", sans aucune concession à l'esthétique. Excelsior parie sur l'image, en exploitant au maximum les innovations technologiques, celles-ci autorisant un large recours à la photographie et permettant des délais de fabrication rapides.
 
Où se situe la vérité ? Dans les discours "raisonnés du Temps ou dans le choc des images d' Excelsior ? La réponse n'est manifestement pas identique pour les lecteurs de deux quotidiens, ces journaux s'adressant à des publics fort différents", souligne Alberto Toscano.
 
Mais la presse galloise du début du siècle précédent avait aussi été dominée par Le Petit Parisien, paru de 1876 à 1944. Le journal s'était conçu un slogan très contemporain : "Le plus fort tirage des journaux du monde entier". D'autres journaux importants de l'époque sont à rappeler : Le Petit Journal, édité entre 1869 et 1944, Le Matin, fondé en 1883 qui survivra jusqu'en 1944 et Le Journal qui a paru de 1892 à 1944.
 
La presse italienne de cette période était très nombreuse. On trouve déjà Il Coriere della sera, édité à Milan, La Stampa de Turin, Il Giornale d'Italia, lié à Antonio Salandra, président du Conseil, La Gazzetta del Popolo de Turin. Benito Mussolini, d'abord directeur d'Avanti avait fondé Il Popolo d'Italia à Milan. Il Giornale del Matino de Bologne et le quotidien romain La Tribuna avaient aussi influencé  la politique italienne.
 
L'ensemble de ces titres figurent aujourd'hui dans l'exposition des  "Journaux de la Grande Guerre".