« Etat d’urgence migratoire » en Autriche sous pression de l’extrême droite montante
Par N.TPublié le
La majorité parlementaire Autrichienne a adopté mercredi 27 avril une loi « d’état d’urgence » migratoire dans un contexte marqué par la montée de l’extrême droite arrivée en tête au premier tour des élections présidentielles de dimanche 24 avril.
Seul un permis de séjour à durée déterminée sera désormais accordé aux réfugiés syriens, afghans ou irakiens. Leur siutation sera réexamnée dans un délai de trois ans. Ils devront dans tous les cas retourner dans leur pays si les conflits s'estompent. Il leur sera par ailleurs difficile de contracter un mariage ou d’être rejoints par leur famille.
L’Autriche anticipe ainsi l’arrivée éventuelle de réfugiés en provenance d’Italie suite à la fermeture de la route des Balkans provoquée par l’accord entre l’UE et la Turquie.
Une barrière de 370 mètres sera installée au col de Brenner point d’échanges ferroviaires et routiers entre le nord et le sud du continent afin de resserrer les contrôles.
Les écologistes estime que cette loi « met fin de facto au droit d’asile ». Des sociaux-démocrates dissidents accusent le chancelier de gauche, Werner Faymann, de vouloir « doubler le FPÖ (extrême droite) sur sa droite ».
L’Institut Ludwig-Boltzmann pour les droits humains met en garde au sujet de la multiplication des plaintes auprès de la Cour européenne des droits de l’homme.
Les associations de défense des migrants dénonçent des atteintes aux droits de l’homme et au droit international.
L’extrême droite à l’assaut du pouvoir
La majorité encore au pouvoir entend ainsi rassurer l’électorat qui a été sensible au discours de l’extrême droite agitant le spectre de l’envahissement du pays par des étrangers.
L’exploitation du drame de ces milliers de personnes qui fuient les guerres et la misère est en en effet en passe de propulser l’extrême droite autrichienne aux commandes du pays. Le FPÖ (Parti de la liberté) a remporté 36,4 % des voix au premier tour de l’élection présidentielle du dimanche 24 avril.
Les formations de centre gauche (SPÖ, Parti social-démocrate) et de centre droit (ÖVP, Parti populaire), qui totalisent seulement 22 % des suffrages, ne seront pas présentes au second tour le 22 mai prochain.
La voie est ainsi grande ouverte pour le FPÖ, qui a tranquillement surfé sur l’opposition de Vienne à l’accueil des réfugiés. Premier pays de la zone Schengen à réinstaurer des contrôles aux frontières intérieures de l’UE (avec la Hongrie et l’Italie), l’Autriche a aussi encouragé la fermeture de la route des Balkans, empruntée par les réfugiés durant l’année 2015.
L’accord entre l’UE et la Turquie a entériné cette mesure. L’extrême droite n’a cessé de surenchérir depuis lors à coup de campagne médiatique.