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Syrie: Le Conseil des droits de l'homme adopte une résolution condamnant la violence

La 16ème Session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, consacrée à la situation des droits de l'homme en Syrie, a adopté vendredi la résolution 60/ 251, demandant au Haut Commissariat aux droits de l'homme de dépêcher d'urgence une mission chargée d'enquêter sur les allégations de violation des droits de l'homme dans le pays.

Le texte, présenté par les États-Unis, a fait l'objet d'un vote nominal à la demande du Pakistan (26 voix pour, 9 contre et 7 abstentions).

La résolution 60/251 réaffirme "que tous les États membres de l'ONU doivent s'abstenir dans leurs relations internationales de la menace ou l'emploi de la force contre l'indépendance territoriale ou politique de tout État, ou de toute autre manière incompatible avec les buts de l'Organisation des Nations Unies". Elle condamne "l'usage de la violence contre des manifestants pacifiques et la fourniture de soins médicaux".

D'une part la résolution souligne la nécessité pour les autorités syriennes d'organiser "une enquête crédible et impartiale conformes aux normes internationales" et de "traduire en justice des auteurs des agressions contre les manifestants pacifiques y compris lorsque les responsables appartiennent aux forces sous contrôle gouvernemental".

D'autre part elle contient une demande de la part du Haut Commissariat d'envoyer "de toute urgence une mission en Syrie pour enquêter sur les allégations de violations du droit international des droits de l'homme et pour établir les faits et les circonstances de ces violations et des crimes perpétrés afin d' éviter toute impunité".

Le Haut Commissariat demande "de fournir un rapport préliminaire et mise à jour orale sur la situation au Conseil à sa 17ème session ( du 30 mai au 17 juin) et de soumettre un rapport de suivi lors de la 18ème session (du 12 au 30 septembre) du Conseil des droits de l'homme".

Avant le vote nominal, l'ambassadeur de Syrie à Genève, Fayçal Khabbas Hamawy, a déclaré que le texte de la résolution 60/251 " est déséquilibré et n'adresse pas le bon message à la Communauté internationale". L'ambassadeur a souligné que son pays avait "tenté de trouver un accord fondé sur le dialogue positif et constructif". 

Il s'est déclaré "désolé de voir que l'ouverture" de son pays se soit "heurté à l'obstination de la délégation américaine qui voulait maintenir le projet".

La Russie a exprimé son opposition au vote en faveur de la résolution en soulignant que "le Conseil des droits de l'homme ne doit pas poursuivre des objectifs politiques et s'ingérer dans les affaires internes d'un pays". La Chine, Cuba, et le Kirghizistan ont également exprimé leur désapprobation.

Le Conseil des droits de l'homme tiendra sa prochaine session ordinaire, à Genève, du 30 mai au 17 juin 2011.