Tunisie : cacophonie au sommet de l’Etat, suite au limogeage du gouverneur de la BCT
Par N.TPublié le
La confusion règne dans les allées du pouvoir en Tunisie, où deux évènements apparemment sans rapport, traduisent une situation de crise au sommet de l’Etat. Le torchon brûle entre le président, Moncef Marzouki, et le chef du gouvernement islamiste Hamadi Jebaïli.
Vaguement justifié par le porte-parole de la présidence, le limogeage du gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Kamel Nabli, fait des remous. Le gouvernement ne confirme pas et l’intéressé vaquerait normalement à ses occupations.
« Je n'ai aucune information au sujet de mon limogeage. Je m'applique comme d'habitude à faire mon devoir », a déclaré M. Nabli au journal arabophone Al Maghreb. Notons que la décision doit être confirmée par l’Assemblée nationale constituante dans les quinze jours.
L’humiliation du président…
De son côté, le gouvernement ne confirme pas son accord au débarquement du patron de la BCT. L’exécutif et une majorité de députés, dont ceux d’Ennahdha, ne seraient plus d’accord avec cette décision, croit savoir le journal en ligne businessnews.com.tn.
Autre fait marquant dans la chronique politique tunisienne : l'extradition dimanche de l'ex Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, ordonnée par le chef du gouvernement Hamadi Jebali sans l'aval de la présidence.
La presse n’a pas manqué de faire le lien entre ces deux évènements qui se télescopent pour confirmer que le torchon brûle entre la présidence et l’exécutif.
Les journaux parlent carrément « d’humiliation » du président par son chef du gouvernement. Une cacophonie dont les tunisiens, et surtout les plus en difficulté d’entre eux, se seraient bien passés.