Egypte : Mohamed El Baradeï fait une percée

L’armée s’est déployée en force dans le pays et la police est de nouveau sur le terrain. Le pouvoir s’organise pour durcir la répression, la rue n’en continue pas moins à faire pression. L’opposition se cristallise autour du prix Nobel de la Paix, Mohamed El Baradeï, figure de l’opposition à Moubarak.

Bien qu’assigné à résidence depuis son retour au Caire jeudi soir,  El Baradaï s’est adressé à la foule dimanche sur la place Tahrir au Caire, au sixième jour du soulèvement. L'Égypte est «au début d'une ère nouvelle. Je vous demande de patienter, le changement arrive», a-t-il déclaré.

L’opposant aurait reçu mandat de l’ensemble des mouvements d’opposition, y compris les Frères musulmans, pour «négocier» la transition avec le pouvoir. Il pose comme première condition le départ immédiat de Hosni Moubarak, premier mot d’ordre des manifestants.

Le couvre-feu est en vigueur au Caire, à Alexandrie et à Suez de 16 heures (14 heures GMT) à 8 heures (6 heures GMT), mais les manifestants n’hésitent pas pour autant à sortir dans la rue. La peur s’installe dans les quartiers, dont les habitants s’organisent pour se protéger d’éventuelles hordes de pillards.

A plan international, l’Amérique qui se prononce désormais ouvertement pour une transition «en bon ordre» ne semble pas encore décidée à lâcher Moubarak.

La France tergiverse sans surprise, adoptant une position floue, et sans jamais condamner officiellement la répression sanglante. Les heurts ont déjà fait au moins 125 morts et des centaines de blessés.