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Point de vue: Révolte transnationale en Tunisie, Egypte, Yemen… La Fin de l’auto colonisation

Et si, mus par notre audace, nous osions enfin donner un nom générique au vaste mouvement socio-politique qui s’est mis en marche depuis les «événements de crise.»  D’aucuns, qui se souviennent de cette vilaine formule collée à la révolution algérienne -les événements d’Algérie- auront déjà compris ce que nous pourrions introduire comme lecture de l’histoire immédiate, au sein de la cacophonie des articles de presse, des contributions ou des déclarations de politiciens qui veulent faire plus de bruit que les foules de citoyens affrontant chars bleus ou kaki.

La révolte de rue transnationale des opprimés, ces derniers jours, participe à une étape historique incontournable : celle de la fin de l’auto colonisation. Tout nous pousse à croire que nous sommes en pleine rupture avec la normalisation post-coloniale qui a permis de libérer des pays sans libérer les peuples.

Quel état issu de la décolonisation n’a pas promptement repris à son compte l’entreprise publique de la tyrannie? Quel régime proclamé à l’indépendance, installé par la force ou non, squatté par d’authentiques révolutionnaires, n’a pas finalement été soutenu par les officines secrètes de l’ancien colonisateur?

Pourquoi les Tunisiens,  qui n’en ont pas encore fini avec le benalisme, s’en prennent déjà à la France ou aux Etats-Unis ? Pas dupes ! Les arabes de la rue savent aussi bien que les arabes des palais  comment  leurs  gouvernants servent les intérêts des ex-empires coloniaux.

La dictature dans les pays du tiers monde n’a toujours été qu’une muselière imposée par les vaincus des guerres anti coloniales aux peuples enragés contre leur domination féodale. Voilà pourquoi, malgré les morts et la triomphante mythologie sur la décolonisation à travers le monde, les révolutions indépendantistes ont été détournées.

Aujourd’hui, la mondialisation qui a introduit la terreur du libéralisme sauvage dans les coins les plus reculés de la planète, a replongé les «enragés» dans cette misère que l’essor industriel européen avait provoquée à la veille des soulèvements anticolonialiste de l’après guerre.

Les exclus éternels du festin doivent reprendre la lutte. Pour en finir avec l’auto colonisation. Dans les pays arabes ou en Afrique noire, en Amérique latine, en  Asie…  Avec l’espoir que cette fois que nous nous souvenions de ce bon conseil qu’on prête à Lénine : «Après la révolution, prenons soin de tuer au plus tôt tous les révolutionnaires…»

N. M.