Yasmina Khadra à propos du livre interdit de Benchicou : « je condamne sans réserve de tels actes »
Médiaterranée : Comment réagissez-vous à l’interdiction du livre de Mohammed Benchicou, "Journal d'un homme libre"?
Yasmina Khadra : Je suis par principe contre toute forme de censure. On ne doit pas interdire un livre. Je condamne sans réserve de tels actes.
Benchicou affirme que ce n’est pas le contenu qui dérange, mais sa personne …
_.Je ne sais pas, en fait je ne suis pas vraiment au courant de ce dont il retourne. Mais quel que soit le cas, ce n’est pas des façons de faire. Il ne faut pas que le verbe devienne sujet.
Il dit aussi que l’on veut surtout adresser un message aux intellectuels algériens, pour qu’il ne soit pas un exemple à suivre. Qu’en pensez-vous ?
_.Pour part, je fais ce que je veux et suis déterminé à continuer ainsi. Et je ne pense pas que ces attitudes soient dissuasives pour qui que ce soit.
Vos romans sont-ils interdits en Algérie ?
_.Pas du tout et ceux de Boualem Sansal non plus d’ailleurs.
Ce dernier ouvrage relate ce que Benchicou a vécu depuis sa sortie de prison le 14 juin 2006 jusqu'au 14 juin 2008. Son contenu ne serait pas très favorable au pouvoir…
_.Encore une fois, quel que soit le cas, tout exposé mérite d’être respecté et préservé, sinon nous n’avons plus de témoignages, plus aucun repère. Un dernier mot pour ce qui me concerne : je reste avant tout un romancier, malgré mes fonctions de directeur du Centre culturel algérien à Paris.