Algérie : la machine est en marche pour le troisième mandat de Bouteflika
La voie pour le troisième mandat du président Abdélaziz Bouteflika serait bel et bien ouverte. Les préparatifs vont bon train. Si l’on en croît le RCD (Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, opposition centre gauche), il est des signes évidents qui permettent de faire cette déduction.
Sur son site internet, le RCD pointe « l’opacité institutionnelle qui sévit en Algérie », laquelle laisse libre court aux spéculations et à la désinformation. Malgré ce, il est selon lui des indices qui ne trompent pas: « à l’heure actuelle l'idée du troisième mandat est en marche ».
La formation de Said Sadi évoque en premier lieu le RND (Rassemblement National Démocratique) dirigé par le chef du gouvernement et partie intégrante de la coalition islamo-conservatrice au pouvoir, avec le FLN et les islamistes.
La résolution finale de son conseil national, tenu récemment, exprime un soutien ferme à Boutéflika. «Un texte à la gloire du chef de l'Etat que sa propre tribu n'oserait pas commettre. En tout cas pas dans des termes aussi obséquieux», estime le RCD. Pour ajouter de l’eau à son moulin, signalons que l’ancien chef du gouvernement et patron actuel du FLN vient aussi d’exprimer « le soutien de sa formation politique à l'amendement de la Constitution et à la candidature du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, à un troisième mandat présidentiel ».
Le RCD croît par ailleurs savoir que « le projet de révision de la constitution est formellement déposé auprès du Conseil constitutionnel pour validation », second signe révélateur de l’amorce du processus électoral.
Enfin, et sans doute est-ce là l’indice le plus frappant, «Tous les parasites qui faisaient ostensiblement part de leur désaveu du gâchis occasionné par le chef de l'Etat et/ou son entourage et disaient, à qui voulait l'entendre, qu'ils s’apprêtaient à quitter le navire sont à nouveau aux abonnés absents », constate le RCD.
Qu’ils soient fondés ou non, les constats ainsi dressés sont significatifs d'un délabrement du système institutionnel. En effet, si un parti qui dispose d’une représentation parlementaire est contraint de tenir un tel raisonnement pour déduire l’acheminement vers une échéance importante et à quelques mois seulement de celle-ci, que dire alors des citoyens ?
Tout compte fait, la préparation de la réélection de Bouteflika ressemble à un arrangement entre les composantes du pouvoir. La volonté et les attentes des Algériens ont apparemment un caractère accessoire.
En résumé : les appareils sont en ordre de marche et la "nomenclatura" s’est écrasée en attendant de prêter à nouveau allégeance. L'ordre est donné, encore une fois, à tout ce petit monde « d’en haut » : tous derrière et lui devant !