Double attentat en Algérie : 11 morts et 31 blessés à Bouira (est d’Alger)
Deux nouveaux attentats terroristes à la voitures piégée ont eu lieu mercredi vers 06h00 locale (05h00 GMT) dans la ville de Bouira (150 km à l'est d'Alger). Ils ont fait 11 morts et 31 blessés. Le premier attentat, survenu à 06h00, a eu lieu près du secteur militaire, dont la façade extérieure a été soufflée par l'explosion, alors que plusieurs véhicules ont été endommagés, selon des témoins sur place.
Quatre militaires ont été blessés dans cet attentat, a-t-on indiqué. Le second, qui s'est produit devant un hôtel à un intervalle d'environ un quart d'heure, a provoqué la mort de 11 personnes et blessé 27 autres, toutes des civiles.
La majorité des victimes se comptent, selon une source hospitalière, parmi des travailleurs d'une entreprise en charge de la réalisation du barrage Koudiet-Acerdoun.
Des fumées épaisses se sont élevées dans les scènes des deux explosions, selon des témoins oculaires joints par téléphone par l'agence de presse Xinhua. L'explosion a causé également d'importants dégâts matériels.
Les deux attentats terroristes à Bouira interviennent au lendemain de l'attentat suicide à la voiture piégée perpétré mardi matin à proximité de l'école de formation des gendarmes des Issers, à une soixantaine de kilomètres à l'est d'Alger, attentat qui a fait au moins 43 morts et 45 blessés.
Des civils passagers d'un bus et des candidats au recrutement à l'école figurent parmi les victimes de cette attaque.
Le kamikaze a dirigé sa voiture chargée d'explosifs contre la porte d'entrée principale du bâtiment selon des témoins. Précisémement en direction des candidats universitaires qui attendaient l'appel pour participer à un concours d'entrée à cette école.
La façade a été soufflée, des arbres ont été arrachés, des boutiques se trouvant aux alentours ont eu les vitres brisées et les murs des maisions proches se sont fissurés. La déflagration a été entendue à plusieurs km à la ronde.
La RN 12 sur laquelle se trouve l'école de gendarmerie a été fermée pour permettre aux secours d'intervenir sur les lieux de l'attentat et secourir les blessés.
Les goupes armés qui évoluent dans cette région disposent apparement de nombreux réseaux et de bases de repli. Cet attentat survient quelques jours seulement après celui perpétré à Tizi-Ouzou contre un commissariat.
En France, le président Nicolas Sarkozy a réagit à travers un communiqué rendu public dans l'après-midi de mardi. "Après l'attentat qui vient une nouvelle fois de frapper l'Algérie, faisant de nombreuses victimes aux Issers, le président de la République condamne avec la plus grande vigueur les violences barbares et aveugles dont le peuple algérien continue de souffrir", est-il écrit.
Le chef de l'Etat Français "adresse au Président Bouteflika, ainsi qu'aux familles des victimes, à leurs proches et au peuple algéérien tout entier, ses plus sincères condoléances", ajoute le communiqué.
Le Premier ministre, François Fillon, a également assuré son homologue, Ahmed Ouyahia, du "soutien de la France dans la lutte contre le terrorisme".
Par ailleurs, dimanche en début de soirée, un groupe d'islamistes armés, a tendu, dans une région frontalière entre Jijel et Skikda, une embuscade à une patrouille des forces combinées en opération dans cette région très boisée du massif de Collo.
L'embuscade a eu lieu dans la localité de Oued Zeggar, située dans la commune de Aïn Kechra, à l'extrême ouest du département de Skikda.
Il était un peu plus de 18 heures, une première bombe a explosé au passage des véhicules des forces de sécurité. Cette première explosion a été suivie par des tirs nourris. 8 policiers des brigades mobiles de la police judiciaire de Skikda ont été tués.
Lors de l'accrochage, le commandant du sous-secteur opérationnel de Skikda, deux autres militaires, un chef de détachement de la garde communale et un civil, ont également été tués.
Au moins 4 terroristes ont été abattus lors de l'accrochage, a rapporté le quotidien local Liberté.
Une telle recrudescence d'attentats et d'attaques menés par des groupes armés islamistes contredit les assurances du pouvoir qui s'obstine à affirmer que le terroristes sont affaiblis.
Un discours peu crédible au regard du cauchemar que vivent au quotidien les algériens et qui n'aide aucunement les efforts considérables des forces de sécurité sur le terrain.