Présidentielles en Algérie : Une trotskiste face au candidat Bouteflika

Louisa Hanoun, secrétaire générale du Parti des travailleurs algérien (PT), est officiellement candidate à l’élection du 9 avril. Elle déclare avoir réuni plus de 140.000 signatures d'électeurs, soit presque le double du minimum de 75.000 fixé par la loi algérienne pour entrer dans la course.

Son engagement n’est évidemment pas de nature à gêner Abdelaziz Bouteflika candidat déclaré «indépendant », quoique soutenu par les trois partis dits de la « coalition présidentielle », FLN, RND, MSP.

Louisa Hanoun, qui ne se fait pas d’illusion sur l’issue du scrutin, s’efforce de donner un sens à sa candidature. Elle l’a présente avant tout comme une démarche anti-boycott, à l’évidence pour se démarquer des autres formations du camp démocratique (RCD et FFS) qui ne participeront pas au scrutin.

"Notre parti ne boycottera pas l'élection présidentielle d'avril 2009 car le boycott est utilisé aujourd'hui par de grandes puissances pour attenter aux souverainetés nationales", explique-t-elle. Considérant que "le boycott n'est pas à même d'aider à construire la nation et le parti, ni à protéger l'économie".

Louisa Hanoun déclare aussi vouloir mettre à profit la campagne électorale officielle (du 18 mars au 2 avril) pour « défendre une autre alternative politique et économique et pour de véritables perspectives".

Toutefois, connaissant les pratiques habituelles du pouvoir et de son administration, la dirigeante trotskiste souhaite que le scrutin se déroule "sans provocations internes ou externes et sans manœuvres visant à détourner l'attention du véritable débat, mais plutôt à travers une confrontation des idées et des programmes ». Un prêche dans le désert.