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Charter en vue : retour forcé de réfugiés afghans vers Kaboul.

Une dizaine de réfugiés Afghans sont expulsés dans la nuit de mardi à partir de l’aéroport parisien de Roissy. Ils étaient retenus au centre de Calais-Coquelles et à Lyon et se sont vus notifier leur expulsion pour mardi. L’avion en provenance de Londres était encore en instance de décollage aux alentours de 22h30. Il devait rejoindre Kaboul via Bakou.

Plusieurs dizaines de manifestants de l’association « SOS sans papiers » se trouvaient sur les lieux pour dénoncer « le charter de la mort ». Les forces de police étaient particulièrement nombreuses.

Les juridictions du Nord et du Pas-de-Calais ont toutefois estimé insuffisants les documents produits par les autorités françaises pour justifier l’expulsion de l’un des réfugiés.

La France s’arrogeait en effet le droit de délivrer des laissez-passer pour Kaboul à la place des autorités afghanes. Dans ces conditions, l’expulsion était donc illégale, ont estimé la cour d’appel de Douai et le tribunal de grande instance de Boulogne-sur-Mer.

Selon la radio Europe 1, l’ambassade d’Afghanistan en France a emboité le pas du juge ce mardi, réclamant la suspension des retours forcés de ses ressortissants vers Kaboul tant que ne sera pas établie la valeur légale des laissez-passer européens rédigés par Paris pour contrecarrer le refus de délivrance afghan.

Ces laissez-passer européens ne sont normalement valables que dans des pays sous administration internationale ou en vacance d’Etat. Or l’Afghanistan est un Etat souverain.

Plusieurs associations humanitaires continuent à dénoncer cet aller-simple vers un pays en guerre. Pour France Terre d’Asile, « le retour forcé vers l’Afghanistan ne constitue pas, dans l’instant, une solution acceptable », car « nul n’est en mesure d’y assurer la sécurité des personnes ».

Les réactions sont nombreuses dans le camp de la gauche pour dénoncer ces expulsions de réfugiés dans leur pays en guerre. Mais le gouvernement français s'obstine, déclarant s'en tenir au principe de la reconduction dans leur pays des personnes en situation irrégulière.

En réalité, le moment est bien choisi pour lancer des signaux en direction de l'électorat d'extrême droite. Le minsitre de l'immigration, Eric Besson, en chargé de cette sale besogne, garde quant à lui étrangement le silence au sujet de ce deuxième "charter de la mort".

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