France : mobilisation à la hausse contre la réforme des retraites avec plus de 220 cortèges
Près de 3 millions de manifestants avec plus de 220 cortèges, selon les syndicats, 900.000 selon le ministère de l’Intérieur ont défilé samedi en opposition à la réforme des retraites.
Les syndicats satisfaits estiment avoir gagné le pari d’une mobilisation plus importante que la précédente du 23 septembre en appelant à manifester un samedi.
Les cortèges ont en effet été renforcés par la présence de salariés du secteur privé venus manifester pour la première fois, de femmes et de jeunes.
« Nous sommes dans les mêmes eaux, la moyenne nationale ce soir, ce sera autour des trois millions comme le 23 septembre. Donc, nous ne reculerons pas », a affirmé Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT (Confédération Générale du Travail) au démarrage du cortège parisien.
« Cela fait trois fois de suite que l’on nous prédit un échec, or ce n’est pas le cas. Le soutien populaire s’élargit, le gouvernement ne peut pas se permettre de ne rien entendre », a déclaré de son côté François Chérèque, secrétaire général de la CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail).
Selon le ministère de l’Intérieur en revanche, « si la participation était à peu près la même à Paris (63.000 samedi contre 65 000 le 23 septembre), elle est en baisse au niveau national ».
Pour Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, on pouvait s’attendre à ce que manifester le samedi allait « drainer de nouveaux publics et augmenter le nombre de manifestants. » Mais «chacun reconnaît qu'il n'y a pas d'amplification du mouvement », a-t-il commenté sur i Télé.
De nombreux leaders syndicaux et de responsables politiques étaient présents, dont la première secrétaire du parti socialiste Martine Aubry. Celle-ci a demandé au premier ministre, François Fillon, de « tout remettre à plat ».
Selon sur un sondage CSA pour le quotidien L'Humanité 71 % des Français soutiennent ou expriment de la sympathie pour cette mobilisation du 2 octobre.
Le projet de réforme des retraites, qui fait notamment reculer l’âge du départ de 60 à 62 ans, a été adopté par l’Assemblée et doit être examiné mardi 12 octobre par le Sénat.
Les syndicats appellent à de nouvelles mobilisations le 12 octobre et annoncent qu’ils réfléchissent à de nouvelles formes d’action dans une perspective de durcissement du mouvement.
La persistance de la mobilisation nécessite toutefois de la part du gouvernement « un certain nombre d'éclaircissements », estime Luc Chatel, porte-parole du gouvernement. « Nous aurons un certain nombre d'avancées et d'amendements », lors du débat au Sénat a-t-il ajouté.