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La France sens dessus dessous : Sarkozy bombe le torse et joue son quitte ou double

La France est sens dessus dessous, les secteurs clé du transport et de la distribution de carburant sont complètement bloqués, les lycéens sont dans la rue, les étudiants n’hésitent pas à les rejoindre, les poubelles jonchent les rues de Marseille, deuxième ville de France, son port est à l’agonie et des centaines de milliers de Français sont aujourd’hui mardi dans la rue et pour la sixième fois.

La mobilisation recueille toujours l'approbation de l'opinion publique. Dans un sondage CSA, 71 % des Français exprimaient soutien et sympathie à la journée de mardi.

Pour toute réponse, Nicolas Sarkozy bombe le torse. De Deauville où il rencontrait les chefs d'État Russe et Allemand, il a réaffirmé que la réforme était « essentielle» et que la France la mettrait « en œuvre ». Mieux, il a promis de « rétablir l’ordre » et de permettre à nouveau aux Français de s’approvisionner en carburant, alors même que ses ministres se relaient pour claironner qu’il n’y a pas le moindre signe de pénurie.

En fait, le président Français reste sans surprise sur la position qu’il a adoptée depuis le début du mouvement : ne pas céder quel que soit le niveau d’alerte, se montrer inflexible et jouer la carte du pourrissement. Nicolas Sarkozy est convaincu qu’il sortira gagnant et renforcé de cette épreuve, au moins dans son camp, aux yeux de son électorat. La présidence du G20 dont le coup d’envoi sera donné lors du sommet de Séoul, le 12 novembre prochain, constitue l’autre facteur qui pèse dans la balance en faveur de cette ligne dure. Nicolas Sarkozy tient absolument à se présenter sous une image d’homme d'État réformateur qui triomphe dans son pays et est en mesure d’affronter des enjeux planétaires.

Reste une inconnue à ce tableau : la façon dont peut évoluer le mouvement qui s’inscrit désormais au chapitre des grandes secousses sociales de la dernière décennie. Une chose est sûre, les états-majors syndicaux n’ont plus vraiment le contrôle sur le déroulement des évènements. Dans nombre de régions et chez les noyaux durs, portuaires, cheminots, pétroliers, routiers, c’est désormais la « base » qui donne le ton vers un durcissement croissant en réponse à l’attitude de Nicolas Sarkozy, perçue comme un mépris.

Le chef de l'État, patron d’une droite dure déterminée à ouvrir de larges brèches pour démanteler le modèle social français, joue là, à n’en point douter, son quitte ou double. S’il passe le cap de cette épreuve, il s’ouvre un tronçon d’autoroute vers les présidentielles de 2012. S’il recule ou fait quelques concessions, dont pourraient bien se contenter les syndicats, il perdra à coup sûr son rôle de leader dans son camp, laissant largement la place à la kyrielle de lieutenants qui attendent en embuscade.

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