La visite dimanche de Benoît XVI dans une synagogue de Rome suscite une polémique
La visite, dimanche, de Benoît XVI dans une synagogue de Rome divise la communauté juive d'Italie, rapporte vendredi l’agence Reuters.
Selon la même source, le rabbin Giuseppe Laras, qui préside l'assemblée rabbinique de la Péninsule, a fait savoir qu'il n'assisterait pas à la venue de Benoît XVI, sa première dans une synagogue romaine.
" Le pape savait parfaitement bien que quelques semaines plus tard, il se rendrait à la synagogue, et il savait combien nous sommes sensibles à la question de Pie XII. N'aurait-il pas été opportun de retarder (la décision) de quelques semaines ?", s'interroge le rabbin dans les colonnes du quotidien milanais Il Giornale, indique Reuters.
La polémique trouve sa source dans la décision du pape, en décembre, de faire avancer le procès en canonisation de Pie XII en proclamant ses "vertus héroïques". Or, Certains juifs reprochent dernier, sur le trône de Saint-Pierre de 1939 à 1958, d'avoir fermé les yeux sur la Shoah. Le Vatican défend en revanche une thèse contraire, affirmant que Pie XII a au contraire travaillé en coulisses.
Selon Reuters, un rescapé italien de la Shoah, Piero Terracina, a fait savoir qu'il boycotterait aussi la visite de Benoît XVI pour protester contre certaines de ses décisions prises envers les juifs.
Le grand rabbin de Rome, Riccardo Segni, a quant à lui déclaré dans un entretien accordé jeudi à Reuters que seul Dieu pouvait juger si Pie XII avait suffisamment oeuvré pour sauver la vie des juifs menacés par les nazis et s'il s'était exprimé avec assez de force contre la Shoah.
"A l'évidence, ceux d'entre nous, comme moi-même, qui ont échappé à l'Holocauste, ont leur opinion sur (Pie XII)", a confié à Reuters le rabbin Arthur Schneier, qui avait accueilli le pape l'an dernier dans une synagogue de New York. "Mais cela ne devrait en rien entraver la poursuite du dialogue (entre chrétiens et juifs) qui est nécessaire aux deux communautés malgré les difficultés".