Iran: pressions des Occidentaux au sujet de l'uranium
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a ordonné dimanche à l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (AEOI) d'entamer le travail d'enrichissement d'uranium à une pureté de 20%.
Ceci a exaspéré les pays occidentaux qui exigent toujours que l'Iran cesse ses activités nucléaires.
Ali Akbar Salehi, directeur de l'AEOI, avait déclaré dimanche que son pays informerait lundi l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) du démarrage mardi sa production d'uranium enrichi à 20%.
L'Iran, qui produit actuellement de l'uranium enrichi à environ 3,5%, a expliqué qu'il avait besoin de l'uranium hautement enrichi pour faire fonctionner un réacteur de recherche médicale. Cette décision a immédiatement incité les pays occidentaux à consolider la pression sur la république islamique et à recourir à de nouvelles sanctions à son encontre.
Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates en visite en Italie, a qualifié de "très décevante" la réponse iranienne concernant son programme nucléaire, et il appelle la commununauté internationale à exercer plus de pression sur l'Iran.
" Si la communauté internationale s'occorde pour faire pression sur le gouvernement iranien, je crois que les sanctions et la pression peuvent encore marcher ", a déclaré M. Gates à Rome lors d'une conférence de presse tenue au terme de sa rencontre avec son homologue italien Ignazio La Russa.
Il n'a toutefois donné aucun détail sur la nature de ces nouvelles sanctions.
L'Allemagne a également brandi les menaces d'éventuelles punitions. Le ministre allemand de la Défense Karl-Theodor zu Guttenberg a indiqué que la communauté internationale devrait émettre un signal clair à l'Iran que "la patience a pris sa fin", ajoutant que "nous devons minutieusement considérer les facteurs qui puissent influencer nos options".
Parallèlement, le ministère britannique des Affaires Etrangères a annoncé dans un communiqué que la décision iranienne d'augmenter la pureté de son combustible nucléaire était un événement préoccupant, qui constituerait "une violation délibérée" des résolutions de l'ONU à ce sujet.
L'Iran fait déjà l'objet de trois séries de sanctions internationales. Mahmoud Ahmadinejad a déclaré dimanche que son pays n'a pas "fermé les portes" à l'échange de combustibles nucléaires, bien que son pays soit capable de produire lui-même de l'uranium enrichi à 20%.
Dans le cadre d'une proposition avancée en octobre 2009 par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) , l'Iran devrait envoyer 1.100 kg de son uranium faiblement enrichi en Russie et en France pour en faire des barres de combustibles avec un taux d'enrichissement de 20%, qui lui seraient ensuite renvoyées.
L'Iran s'est dit prêt à mettre en oeuvre cet échange si les puissances mondiales étaient disposées à coopérer d'une manière inconditionnelle avec le pays.
Cependant, le directeur de l'AEOI a fait savoir que son pays procèderait à l'enrichissement d'uranium à 20% dans ses installations d'enrichissement de Natanz, en cas d'échec de l'offre d'échange de combustibles nucléaires.
Les pays occidentaux suspectent toujours que les activités d'enrichissement d'uranium de la république islamique visent à la fabrication d'une bombe atomique, tandis que Téhéran a rejeté les accusations, affirmant qu'il avait le droit de développer le programme nucléaire à des fins pacifiques.