Gaza: l’asphyxie organisée des habitants sous le regard de la communauté internationale
Israël, annonce-t-on, a rouvert mardi ses points de passage frontaliers avec la bande de Gaza, permettant l’entrée de journalistes étrangers et de camions chargés de denrées de première nécessité. Une bouffée d’oxygène pour les Gazaouis.
Un petit geste consenti par l’Etat Hébreu à l’occasion de la fête de l’Aïd El Kébir. Les conditions d’existence des populations de Gaza sont ainsi soumises au bon vouloir du puissant voisin. A lui de décider quand il veut bien desserrer l’étau, de manipuler à sa guise le robinet des privations de toute nature.
Pour s’en sortir, les Gazaouis en sont venus à creuser des kilomètres de tunnels les reliant à la frontière égyptienne pour approvisionner le marché local. Des centaines d’individus s’y engouffrent au quotidien au péril de leur vie. Cette économie « souterraine » tolérée par le Hamas fonctionne comme une soupape.
La Bande de Gaza n’en reste pas moins au bord de la catastrophe humanitaire. Un nombre croissant d’enfants souffrent de malnutrition. Dépourvues du minimum de moyens indispensables, les installations sanitaires fonctionnent au petit bonheur la chance.
Faute de carburant, les ambulances sont à l’arrêt. Une sur deux serait aujourd’hui opérationnelle. « Sur la liste des 416 médicaments essentiels, 97 sont en rupture de stocks dans les cliniques de la Bande de Gaza » dénonçait récemment l’ONG Médecins du Monde.
Rappel à l’ordre des Nations Unies, cris d’alerte des associations de défense des droits de l’Homme, témoignages accablants… de tout ceci, Israël n’en a cure. Il continue obstinément à maintenir le siège de la Bande de Gaza, étranglant une population sans défense.
Comment la communauté internationale peut-elle regarder une puissance étouffer ainsi un million et demi d’individus ? Quel crédit ont aujourd’hui les dirigeants, dont Nicolas Sarkozy président en exercice de l’Europe, qui célèbrent le 60ème anniversaire de la Déclaration des Droits de l’Homme ? Où sont les intellectuels et autres philosophes, français notamment, habituellement si prompts à pérorer sur les thèmes d’ordre humanitaire ?
Quelles que soient les difficultés de résolution du conflit Israélo-palestinien, les obstacles à la paix de part et d’autre, l’arrogance du Hamas, la menace des groupes armés, la perte d’autorité de Mahmoud Abbas, la montée en puissance des Faucons autour de Tel-Aviv, rien, absolument rien, ne peut justifier cette asphyxie organisée des Gazaouis dans l’indifférence honteuse du reste du monde, pays arabes compris.