George Mitchell, émissaire d’Obama au Proche-Orient, avance à petits pas
L'envoyé spécial américain au Moyen-Orient George Mitchell a achevé sa première tournée dans la région Dimanche. Il est arrivé en France lundi pour poursuivre sa visite, dont l'objectif est d'aider à consolider un cessez-le-feu fragile dans la bande de Gaza et relancer les discussions de paix entre Israël et les Palestiniens. L’Amérique est visiblement à la recherche d'une nouvelle politique au Moyen-Orient.
Depuis la cérémonie d'investiture le 20 janvier, le président américain Barack Obama a exprimé sa volonté à réactiver les négociations de paix bloquées, avec l'intention évidente d'améliorer l'image des Etats-Unis dans la région et dans le monde musulman en général.
Trois jours après son investiture, Barack d'Obama a ansi promis un "engagement actif dans la poursuite du (processus) de paix arabo-israélien". Il a désigné, une semaine après, le diplomate chevronné George Mitchell comme nouvel émissaire au Moyen-Orient. Celui-ci s’est à son tour engagé pour la recherche « d’une paix durable entre Israël et Palestiniens ainsi qu'entre Israël et ses voisins arabes".
Alon Ben-Meir, professeur de relations internationales à l'Université de New York, a estimé, dans un article d'analyse publié lundi dans le Daily News en Egypte, que la nomination de Mitchell constitue un signe positif de la part de l'administration Obama.
La nouvelle administration américaine chercherait aussi par ailleurs à améliorer les relations entre les Etats-Unis et le monde musulman, dont les Arabes constituent une part importante.
Dans une interview accordée à la chaîne al-Arabiya basée à Dubai qui a été diffusée mardi, Obama avait d'ailleurs indiqué que son travail pour le monde musulman est "de passer le message selon lequel les Américains ne sont pas votre ennemi".
Au cours de son séjour d'une semaine au Moyen-Orient débuté, George Mitchell a eu des discussions intenses avec les dirigeants égyptiens, israéliens, palestiniens, saoudiens et jordaniens.
Cela étant, la tâche de l’émissaire américain ne semble pas aisée. Il lui faut prendre en compte une série de facteurs qui compliquent la situation.
Malgré le cessez-le-feu conclu depuis le 18 janvier, des conflits sporadiques éclatent faisant des dégâts et des victimes des deux côtés, les frappes israéliennes étant toujours disproportionnées.
Catalogué comme « terroriste », le Hamas pose problème à l’Amérique qui doit s’en accommoder pour son intervention sur le terrain. "L'une des questions urgentes à laquelle sera confronté Mitchell est de savoir ce qu'il faut faire avec le Hamas, spécialement dans le sillage de la guerre de Gaza", a reconnu Alon Ben-Meir.
"Une fois qu'il aura rejoint l'Autorité palestinienne dans un gouvernement d'union et accepté l'Initiative de paix arabe et tant que le cessez-le-feu est observé, les Etats-Unis devront alors reconsidérer leur position vis-à-vis du Hamas", a-t-il estimé.
Autre facteur : les divisions entre les différents groupes palestiniens, lesquelles rendent aussi plus difficile la possibilité pour les Etats-Unis d'assurer une médiation.
Pour sa part, le journal égyptien al-Ahram se montre sceptique quant à l’efficacité de l’intervention de l’émissaire américain, insistant plutôt sur « la participation à la reconstruction de Gaza » et sur des négociations pour conclure « une paix juste et durable »
Dans tous les cas, l’émissaire d’Obama au Proche-Orient semble pour l’instant avancer à petits pas.