L’armée israélienne bombarde un hôpital et des bâtiments de l’ONU

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s’est dit « scandalisé » par ce bombardement qui a ravagé des dizaines de tonnes d’aide humanitaire. Le Premier ministre britannique Gordon Brown a condamné ce bombardement  "indéfendable" et "inacceptable". La France a condamné "avec la plus grande fermeté".

L'armée israélienne a violemment bombardé jeudi Gaza, touchant un complexe de l'ONU, un bâtiment de presse et un hôpital. Trois employés de l'Unrwa, la principale agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens, ont été blessés par des obus de chars qui ont endommagé son complexe, selon un porte-parole de l'agence qui a suspendu ses opérations dans l'enceinte après la destruction de plusieurs entrepôts dans un incendie, selon l’AFP.

L'incendie a ravagé des dizaines de tonnes d'aide humanitaire et risquait de se propager dans les réservoirs de fioul, a affirmé le porte-parole Adnane Abou Hasna, estimant les pertes à des dizaines de millions de dollars.

Le directeur de l'agence onusienne, John Ging, a affirmé que l'incendie avait été provoqué par des bombes au phosphore tirées par l'armée israélienne.

Les attaques israéliennes ont aussi touché un immeuble abritant les bureaux de plusieurs médias arabes et internationaux. Deux cameramen palestiniens de la télévision arabe d'Abou Dhabi ont été blessés.

Un incendie s'est déclaré en outre à l'hôpital Al-Quds relevant du Croissant Rouge palestinien, touché par des obus, provoquant des scènes de terreur dans l'établissement. Selon la Croix-Rouge internationale, une centaine de patients et de personnel médical sont en danger dans l'hôpital.

Tôt dans la journée, les blindés israéliens couverts par l’aviation, avaient avancé sur plusieurs centaines de mètres dans Tal Al-Hawa, un quartier périphérique de Gaza-ville, forçant des centaines de familles palestiniennes à fuir. Au moins 40 Palestiniens ont été tués par des raids et des tirs israéliens ces dernières heures, dont une femme et ses trois enfants dans le nord de la bande de Gaza, selon des sources médicales.

Les tractations continuent au plan diplomatique, l’Egypte tentant toujours d’obtenir l’accord des deux parties. Le Hamas n’a pas encore confirmé son accord pour un cessez-le-feu selon dans les conditions proposées par le Caire

Depuis le début de l'offensive, 1.090 Palestiniens ont été tués, dont 355 enfants et 100 femmes, et plus de 5.000 blessés, selon un dernier bilan des services d'urgence à Gaza.

La situation humanitaire dans Gaza est désastreuse et continue à se détériorer. Un témoignage recueilli par la radio française Europe 1 révèle l’horreur vécue par les familles qui tentent désespérément de fuir et de se protéger des bombardements. Un million d'habitants vivent sans électricité, 750.000 sont sans eau et les hôpitaux fonctionnent grâce à des générateurs de secours, selon l'ONU.