Début des Journées Cinématographiques de Carthage : Chahine célébré, Khadra président du jury
Les 22e Journées cinématographiques de Carthage, qui se veulent une vitrine du film engagé d'Afrique et du monde arabe, au cinéma d’auteur, ont débuté samedi à Tunis avec un hommage au réalisateur égyptien Youssef Chahine, disparu en juillet.
Le festival veut être cette année "le reflet de son temps et donner à réfléchir sur les mutations engendrées par les nouvelles technologies", ajoute la directrice, qui est aussi productrice et première femme à diriger ce festival biennal né il y a 42 ans.
Témoin de son engagement militant, l'honneur fait à Youssef Chahine, dont le dernier film "Chaos", sera projeté en ouverture à "la Bonbonnière", le plus beau théâtre de Tunis.
Achevé après son décès par Khaled Youssef, un jeune collaborateur du cinéaste, ce film "témoigne d'un militantisme à toute épreuve et délivre un message d'une actualité brûlante", estime un critique tunisois.
L'auteur dénonce la corruption qui ronge son pays à travers l'histoire d'un policier véreux faisant la pluie et le beau temps dans Le Caire populaire.
"C'est aux JCC que les cinéphiles ont pu apprécier le talent de plusieurs cinéastes à leurs débuts comme Youssef Chahine, (le Sénégalais) Sembène Ousmane ou le (Syrien) Mohamed Malass", affirme Mme Bouchoucha.
Cinquante-quatre films sont en compétition jusqu'au 1er novembre pour le premier prix, doté de 20.000 dollars, le "Tanit d'Or", du nom d'une déesse carthaginoise.
Dix-huit longs-métrages, neuf courts-métrages, ainsi que 27 films vidéo d'une vingtaine de pays arabes et d'Afrique sud-saharienne seront présentés.
Il y a 42 ans, seuls quatre pays subsahariens présenteront des longs-métrages à cette session.
La Tunisie participera à la compétition avec trois longs-métrages, dont le plus attendu "L'autre Moitié du Ciel" de Kalthoum Bornaz, traite de l'épineux thème de l'héritage en islam.
L'écrivain algérien Yasmina Khadra présidera le grand jury de la compétition longs-métrages et dédicacera, en marge, son dernier roman "Ce que le jour doit à la nuit" (2008, Julliard).
Il sera assisté du cinéaste tunisien Nouri Bouzid, du réalisateur nigérien Rahmatou Keita, du musicien sénégalais Ismaël Lo, de la comédienne française Emmanuelle Béart, de l'acteur égyptien Ezaat Al-Alayli et de la directrice du Musée du cinéma d'Amsterdam Sandra Den Hammer.
Des gros plans seront réservés aux cinémas palestinien, algérien et turc. En dehors de Youssef Chahine, trois autres disparus seront honorés, le Sénégalais Ousmane Sembène et les producteurs tunisien Bahaeddine Attia et français Humbert Balsan.