La Tunisie table sur l’essor de l’immobilier de luxe pour résorber le chômage
« Portes de la Méditerranée » est assurément le projet du siècle dans le Grand Tunis, promis à une transformation radicale à travers un série de projets urbains. Le chantier est ouvert pour la création d’une véritable nouvelle ville qui s’étendra sur mille hectares sur les bords du Lac Sud de Tunis. Coût annoncé de 25 milliards de $.
Le groupe Sama Dubaï est déjà l’œuvre pour une première tranche, injectant près d’un milliard de dollars sur fonds propres dans la réalisation de 16 bâtiments commercialisés dès octobre.
Le projet "Porte de la Méditerranée" va se poursuivre sur une quinzaine d’années, aménageant des kilomètres de façade maritime sur la baie de Tunis, des complexes de loisirs, des commerces, des habitations, des bureaux, des hôtels de luxe et des terrain de golf, avec bien entendu un port de plaisance pour ne rien avoir à envier aux sites de l’autre côté de la Méditerranée.
Incontestablement, on a vu grand : le site aura une capacité de 300.000 à 500.000 résidents et accueillerait jusqu'à 100.000 visiteurs par jour. Les promoteurs ambitionnent d’en faire un véritable "carrefour" d'affaires, un lieu de rendez-vous chic pour touristes pleins aux as.
Ceux-ci pourront aller se détendre à "Tunis Sports City", un complexe récemment lancé par le groupe Aboukhater, constructeur d’habitations de luxe et équipements de sport et loisirs.
Le tourisme de santé, en plein essor, n’est pas en reste. Le groupe Al-Maabar International "Bled Al-Ward" (pays des roses) se propose d’aménager une cité lacustre sur 50.000 hectares gagnés sur des marécages dans le nord Tunis.
Le groupe Gulf Finance House bâtira quant à lui, à l’horizon 2010, le "premier centre financier offshore d'Afrique du Nord", selon le promoteur.
Et pour tranquilliser tout ce beau monde, les autorités tunisiennes ont entrepris de protéger le droit de propriété immobilière des étrangers.
La Tunisie attend beaucoup de ces méga-projets sur le front de la lutte contre le chômage, notamment des jeunes diplômés, qui commence à poser de sérieux problèmes au pouvoir tunisien. Il a atteint le taux impressionnant de 14,3%.
Il reste à espérer que les entreprises engagées ne soient pas à leur tour asphyxiées par la crise financière qui ébranle les Etats-Unis et commence à s'étendre en Europe.