sfy39587stp17
Aller au contenu principal

Tunisie : le chômage des jeunes, une bombe à retardement

Le chômage des jeunes en Tunisie atteint un seuil alarmant. C’est l’autre son de cloche, celui qui dit la mal vie de nombreux diplômés surtout, sans perspectives d’emploi. Habituellement, s’agissant de ce pays on évoque le dynamisme de ses hommes d’affaires et la croissance appréciable du secteur touristique.

Selon un rapport de la Banque Mondiale datant de mars 2008, le chômage est à la hausse chez les diplômés de l'enseignement supérieur, En 2006-2007, ils étaient 336 000 dans  cette impasse, contre 121 800 en 1996-1997. Par ailleurs, une première enquête réalisée en 2005 auprès de quelque 4 800 diplômés révélait que près de la moitié des titulaires d'une maîtrise et des techniciens supérieurs interrogés étaient au chômage.

Les émeutes qui ont éclaté récemment dans le bassin minier sont significatives du niveau d’exaspération de cette jeunesse. Ecœurés par le népotisme notamment et désespérés de se voir méprisés, les jeunes étaient prêts à tout pour enfin se faire entendre.

Deux d’entre eux y ont laissé la vie. Le premier par suite d'un choc électrique à l'intérieur du bassin minier, le second lors des affrontements avec les forces de police.

"Je reste une charge économique pour ma famille, qui avait rêvé du jour de mon diplôme, espérant que je pourrais les sortir de la pauvreté, mais il semble que cela ait été un rêve et rien d'autre", confie au journal en ligne magharébia, une diplômée d'une école de commerce.

La publication cite également le cas de ce diplômé en science contraint de travailler sur chantier "en attendant le grand jour" dit-il. Et les exemples sont sans doute nombreux de ces chercheurs d’emploi au bout du rouleau.

Le pouvoir de Ben Ali veut apparemment donner des signaux en direction de cette jeunesse, montrer que le message a été entendu. D’autant que le président veut s’éterniser aux commandes du pays en s’annonçant pour un cinquième mandat.

Le gouvernement Tunisien fait donc la promesse de création d’un million d'emplois d'ici 2016. "Nous disposons de toutes les capacités requises pour y parvenir" a assuré Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération Internationale lors d'une conférence de presse.

Et de poursuivre cependant par une déclaration plus proche de la langue de bois que du programme d’actions, évoquant "la clarté de vision qui aide à attirer les investisseurs, à cibler les activités du savoir et de la connaissance, à renforcer la classe moyenne, à améliorer le pouvoir d'achat, et à encourager tous les Tunisiens à se rassembler derrière les options choisies".

En fait, le pouvoir tunisien attend surtout des investisseurs étrangers qu’ils créent des emplois en échange d’avantages fiscaux.

Il a tout intérêt à ce que cette mayonnaise-là prenne vite. Le chômage des jeunes tunisiens est une bombe à retardement

sfy39587stp16