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Le ras-le-bol et le sacrifice de jeunes tunisiens fait bouger Ben Ali

Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a consenti mercredi à donner un petit coup de balai dans le gouvernement suite à l'explosion de colère de la jeunesse. L’indélogeable chef de l'État, en exercice depuis 1987, a limogé le ministre de la Communication et a même promis un « programme d’urgence » pour l’emploi des jeunes.

Ben Ali réagit ainsi suite aux troubles qui ont éclaté dimanche et lundi derniers dans la localité de Sidi Bouzid et qui ont vite fait tache d’huile sur le reste du pays et notamment Tunis, la capitale.

Dans un premier temps, le pouvoir tunisien s’est empressé d’accuser ses opposants de manipulation. Les parlementaires, y compris ceux de la dite « opposition », se sont aussitôt faits l’écho de cette lecture officielle des faits, accusant pour leur part "certains" médias arabes et étrangers « d’instrumentalisation ».

A en croire tout ce beau monde on serait amené à plaindre le pouvoir Tunisien victime d’une cabale. Le fait est seulement qu’en l’espace de dix jours trois jeunes ont tenté de se donner la mort. Mohamed Bouazizi s'est immolé, Houcine Neji s'est jeté sur un pylône électrique et Lotfi Guadri a plongé dans un puits.

Ces actes désespérés expriment le désarroi des jeunes diplômés dramatiquement coincés dans l’impasse du chômage. Malgré le redoutable dispositif de surveillance et de répression, la jeunesse laissée-pour-compte exige sa part de la croissance. Elle n’en peut plus d’agoniser sous le vernis d’une économie dont on loue régulièrement la compétitivité et la bonne tenue sur le contient Africain.

Il aura donc fallu des drames et des troubles sans précédent pour que le président Ben Ali daigne enfin se pencher sur le sort de la jeunesse. Mais ce n’est peut-être pas là la seule raison à l’origine de cette subite attention. Les revendications des jeunes étudiants et diplômés ciblent désormais et sans surprise la liberté d’expression, la lutte contre la corruption et l’alternance au pouvoir. L’inamovible président Ben Ali, qui prévoit déjà de rempiler en 2014 pour un sixième mandat, pourrait à avoir quelque soucis à se faire.

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