Un candidat à la présidentielle en Tunisie dénonce le "blocage médiatique"
Ahmed Brahim, opposant au président-candidat Zine El Abidine Ben Ali, a alerté l’opinion sur une situation qu'il a qualifiée d'"intenable et inacceptable", lors d’une conférence de presse. Brahim se présente au nom du mouvement Ettajdid (Le Renouveau, ex-Parti communiste de Tunisie), une formation de l'opposition légale et de personnalités indépendantes.
"De tous les candidats annoncés, je suis le seul à être systématiquement exclu de la télévision, qui reste monopolisée de façon quasi-absolue par le candidat du parti au pouvoir, mais qui s'ouvre parfois et de façon exceptionnelle sur des partis considérés comme proches du pouvoir, voire complètement satellisés", a-t-il dénoncé.
Afin de remédier à cette situation, il préconise "une réforme radicale de l'ensemble du système de l'information," et la mise en place d'un observatoire national de la liberté de la presse et d'expression.
"Il n'est pas normal que le secteur de l'information reste dans l'état où il est, un état d'arriération, de verrouillage, de monopole total, soumis entièrement au pouvoir exécutif. Jusqu'à quand va-t-on continuer à avoir une information aussi fermée, aussi médiocre, aussi unilatérale?", a déploré cet universitaire de 62 ans.
Les autorités ont réagi, se défendant sans surprise de toute pratique de cette nature. "Contrairement aux tentatives trompeuses émanant de M. Ahmed Brahim, l'Etat ne cesse de prendre des mesures visant à consacrer davantage les fondements d'un véritable pluralisme médiatique et politique", a-t-on affirmé.
Tout compte fait, Ahmed Brahim est un homme politique de bien mauvaise foi si l’on en croit les autorités officielles. "les divers organes d'information sont ouverts à tous les partis légaux, tout comme les débats diffusés par la télévision nationale sont accessibles aux représentants des partis de l'opposition", ont-elle martelé.
Et pour qui pourrait encore en douter, en Tunisie le pluralisme de la presse est une réalité et la liberté de celle-ci irréprochable. "Les journaux suivent une politique libérale indépendante des autorités et sont par conséquent libres dans la manière de couvrir les activités des différents partis politiques".
Selon les autorités, "les journaux de l'opposition ne se heurtent à aucune entrave. Ils paraissent de manière régulière et sont distribués librement". Décidément Ahmed Brahim a du faire quelque mauvais cauchemars.
Et d’ailleurs, cet opposant se montre bien ingrat car, "ces journaux, y compris "Ettarik Al Jadid", organe du mouvement Ettajdid, bénéficient d'un soutien constant au niveau de la publicité publique et de l'aide matérielle pour la parution, indépendamment de leurs prises de position politiques". Diable !