Marseille : le Pôle Media de la Belle de Mai abrite bien des talents
Par N.TPublié le
Inscrite dans le cadre du programme Euroméditerranée, plus grande opération de rénovation urbaine d’Europe, la création à Marseille du Pôle Media Belle de Mai, inauguré le 18 juin 2004, s’est concrétisée il y a bientôt huit ans. Coup de projecteur sur cette fourmilière d’innovations implantée près de la gare Saint-Charles.
Construit à la place des anciennes manufactures de tabacs, le Pôle, lieu de réunion des professionnels du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia, est né d’une volonté politique partagée par les institutions allant de la Ville de Marseille à l’Union européenne. «L’idée, aujourd’hui, est d’établir des connexions entre les trois pôles du site», explique un responsable de la Communauté urbaine, faisant référence au Pôle Conservation du Patrimoine et au Pôle Spectacles, arts vivants. Une synergie sûrement profitable à l’approche du rendez-vous européen de «Marseille capitale européenne de la culture 2013».
Une soixantaine d’entreprises occupent les 23 000 m² du bâtiment, répartis entre les bureaux et cinq lots à forte hauteur destinés au tounage, à la photo, au son. Les locaux, loués à hauteur de 92 %, trouvent preneur malgré la baisse d’activité due à la crise, responsable du départ, en avril, du personnel de Lexis Numérique, acteur incontournable dans l’industrie du jeu.
Le Pôle accueille le seul incubateur français spécialisé dans le domaine des industries du multimédia éducatif et culturel et offrant un accompagnement personnalisé aux entrepreneurs au moyen d’aides humaine, logistique, technique et financière. Un accompagnement expliqué par une responsable de l’incubateur : «Nous aidons ces porteurs de projets pendant six à vingt-quatre mois en mettant à disposition gratuitement des locaux, nos compétences en interne, des experts et une enveloppe de 25 000 à 30 000 euros» Depuis 2005, sur les 540 projets, 120 ont été incubés et 91 ont donné naissance à une entreprise.
Bazile Telecom, la start-up devenue star
Parmi ces entreprises pouvant ensuite continuer leurs classes à la Belle de Mai au sein de la pépinière Marseille Innovation, figure l’opérateur mobile dédié aux seniors, Bazile Telecom. Si, sept ans après la création de l’entreprise, dont il est l’un des trois fondateurs, Yves Morel reconnaît que sa marque, choisie par plus de 7000 abonnés, gagne en notoriété chez les plus de 60 ans, il ne néglige pas l’influence du Pôle Media dans l’affirmation de Bazile Telecom : «Sans compter l’aide financière, on a bénéficié du coaching matérialisé par l’invitation à des événements de formation au management, aux enjeux internationaux, mais aussi par la rencontre avec les chefs d’entreprise de la pépinère.»
Bazile Telecom est l’inventeur d’un téléphone portable à grande simplicité d’utilisation (un seul bouton), mais aux nombreux services : mise en relation avec des proches via une opératrice joignable 24H/24, télé-assistance (appel des proches ou du SAMU en cas d’urgence), télé-conciergerie (utile pour rappel de la prise de médicaments, par exemple).
Téléphonie, mais aussi jeux vidéo et renseignements
En matière d’innovation, Exkee, aussi, se défend bien. Pour preuve, depuis deux ans, l’entreprise a doublé ses effectifs. Son champ d’action, c’est le domaine des jeux vidéo. «Jusqu’en 2008, on a axé notre développement sur les téléphones mobiles, puis sur les PC à l’image de l’«I-Fluid» , où le joueur incarne une goutte confrontée à des dangers d’évaporation ou d’absorption», narre un membre de l’équipe. I-Fluid a été reconnu comme un des titres les plus innovants de 2008 par le site de référence jeuxvideo.com. Mais, Exkee, dont les jeux, mélanges d’action et de réflexion, se déclinent désormais sur consoles, tablettes numériques et smartphones, s’est rendu célèbre par la sortie du jeu «Colorz», qui a reçu le premier prix au Festival Milthon, récompensant les meilleures réalisations françaises.
Cityvox, leader français des guides de loisirs et de sorties sur Internet, avec ses 2,3 millions de visiteurs uniques enregistrés fin 2011, est une des plus belles réussites du Pôle Media de la Belle de Mai. Créée en 1999 à Paris, l’entreprise de service a choisi d’installer son siège dans le 3e arrondissement de Marseille dès l’ouverture des locaux. Un choix expliqué par Pierre Garbay, directeur du développement : «C’est le fruit de facteurs personnels et professionnels. Les créateurs de Cityvox avaient des attaches dans le Sud et à Marseille. On bénéficiait aussi d’avantages fiscaux non négligeables pour une jeune entreprise en développement et de la proximité de la gare Saint-Charles. Mais, surtout, c’est la notion de vivier, le fait d’être entouré d’entreprises spécialisées dans le numérique, le multimédia ou l’innovation, qui ont fait la différence. C’est cette synergie qui est le point intéressant du Pôle, véritable carrefour d’échanges.»
Les acteurs du feuilleton «Plus belle la vie» ont leurs quartiers
Comptant 38 salariés, Cityvox propose à l’ensemble du territoire français des lieux et des événements de sortie (resteaurants, bars , discothèques, théâtres, cinémas, concerts, spectacles, musées, expositions…), à l’aide de la contribution des internautes et des professionnels eux-mêmes. Malgré la crise du pouvoir d’achat, Cityvox, consultable sur l’Iphone, ne semble pas affectée, au contraire. «On a un œil tellement attentif à l’évolution des besoins des consommateurs qu’on a réalisé une étude à ce sujet. Nous anticipons les évolutions à apporter à nos services.» Et d’ajouter : Nos satisfactions sont la fidélité toujours plus grande des internautes malgré une concurrence accrue et la reconnaissance auprès des professionnels de restauration et d’organisation d’événements», poursuit Pierre Garbay, avec, en tête, le désir, sinon le devoir, de se réinventer. «On doit maintenant être capable de proposer des recommandations de sorties personnalisées.»
Si les jeunes pousses profitent des structures et du foisonnement d’idées du Pôle Media pour faire leur trou au sein des marchés, de grosses machines génératrices d’emploi entretiennent leur santé économique à la Belle de Mai, à l’image de La Chaîne Marseillaise, née au Pôle Media, l’agence de voyages d’affaires Egencia, ou encore l’entreprise de production TelFrance. C’est dans les studios de tournage du Pôle que cette dernière entreprise concocte l’émission à succès «Plus Belle la Vie», qui franchira, le mois prochain sur France 3, la barre des 2000 épisodes.
Toujours plus beau l’avenir au Pôle Media de la Belle de Mai…
Pour plus d’informations sur l’émission, vous pouvez consulter l’article ««Plus belle la vie» : l’incroyable marque made in Marseille» : http://www.mediaterranee.com/0622012-plus-belle-la-vie-lincroyable-marq…