Mali: l'opération Serval prises dans la tempête de sable aux portes de Kidal
Par N.TPublié le
Le ministère français de la Défense a indiqué jeudi soir que des tempêtes de sable ont ralenti, ces deux derniers jours, l'avancée des troupes françaises déployées au Mali depuis le 11 janvier dernier, indiquant que certains de ses éléments sont restés stationnés à l'aéroport de Kidal dans l'attente de renforts militaires africains, rapporte l'agence de presse Xinhua.
"La situation météo de ces deux derniers jours, avec de violentes tempêtes de sable sur le pays, a fortement contraint les opérations", indique le communiqué ministériel.
Les troupes françaises installées sur l' aéroport de Kidal, soit la dernière grande ville du Nord du Mali dont la prise serait hautement stratégique, "poursuivent leur mission de sécurisation en attendant
l'arrivée des forces africaines".
Ce sont plus précisément les forces armées nationales tchadiennes, envoyées au Mali dans le cadre de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), qui doivent prêter main forte à l' armée française, continuant "leur reconnaissance offensive vers le nord pour faire la jonction avec les éléments sur Kidal".
"Les contingents africains de la MISMA poursuivent leur déploiement. Deux bataillons Nigérien et Malien ont rejoint ce jour la ville de Gao", indique le document ministériel, détaillant l'évolution de la mise en œuvre des dispositions de la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l' ONU, votée fin décembre et prévoyant l'envoi d' une force militaire internationale, soit la MISMA, formée par les Etats membres de la Communauté économique des Etats d' Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Toujours selon le ministère français de la Défense, des travaux de réfection ont dû être menés sur la piste de l'aéroport de Tombouctou, permettant la réhabilitation de 2.000 mètres de pistes, de nouveau praticables pour les aéronefs des forces aériennes hexagonales.
"Près d' une quinzaine d'opérations aériennes ont pu avoir lieu ces dernières 24 heures dont 6 sorties dédiées à l' appui feu et à l' appui renseignement", souligne le communiqué, rendant également compte de "la consolidation du dispositif français" qui a rendu possible "la réalisation de convois logistiques de Bamako vers Gao pour approvisionner les forces déployées plus au nord".
Il est à rappeler que ce sont des rebelles touaregs qui ont, en premier lieu, provoqué la partition du Mali, en occupant le territoire de l'Azawad dès fin mars 2012, dont ils revendiquent l' ndépendance et qui recouvre les trois gouvernorats de Tombouctou, Gao et Kidal (Nord du Mali).
Ils ont, de fait, initié, en mars dernier, l'occupation armée de la région nord du pays ouest-africain, à la faveur d' un coup d' Etat militaire à Bamako, avant d'être épaulés puis dépassés par des groupes islamistes, aux mains desquels cette partie du territoire malien est tombée fin juin 2012.
L' opération "Serval" a été lancée au Mali, le 11 janvier dernier, par l' armée française afin de stopper la progression des groupes djihadistes vers le sud de ce pays ouest-africain. Les troupes françaises ont fortement progressé depuis le début de l'offensive, prenant récemment le contrôle de la boucle du Niger depuis la ville de Gao jusqu'à Tombouctou et se positionnant depuis mercredi aux portes de Kidal.