Maroc: les islamistes au pouvoir ouvrent les hostilités avec le Palais
Par N.TPublié le
Les assises des jeunes du Parti islamiste Justice et Développement (PJD, au pouvoir) qui s’achevait samedi 1er septembre dans la ville de Tanger (nord) ont été le théâtre d’une montée en charge de l’aile dure du parti contre la monarchie, rapporte la presse marocaine.
Le PJD qui voudrait se prévaloir d’une légitimité supérieure à celle de la monarchie, car octroyée par le suffrage universel, reproche tout particulièrement au roi Mohammed VI d’interférer dans l’action gouvernementale; notamment suite à la cascade de sanctions dans les douanes et la police ordonnées par le souverain en réponse à des plaintes de résidents à l’étranger victimes de racket aux frontières.
Les « durs » du PJD ont sans surprise remis également une couche sur le thème de la très controversée cérémonie d’allégeance au roi et de la pratique du baisemain…
Les islamistes au pouvoir n’auraient par ailleurs aucun scrupule à fricoter avec les salafistes. Le journal La Nouvelle Tribune rapporte la présence du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi, à un colloque organisé récemment par la revue salafiste Al Bayan à Rabat, auquel étaient invités des Frères musulmans venus d’Arabie saoudite et du Koweit.
La clôture des assises de la jeunesse PJD interdite…
Et tout ce beau monde de tirer à boulets rouges sur les droits des femmes, recommandant aux dirigeants islamistes marocains plus de fermeté pour la «protection des mœurs…»
La médiatisation de ces faits laisse supposer que le rapport de force est en faveur des islamistes. Confrontés à la réalité du pouvoir, ces derniers semblent cependant perdre pied et vouloir plutôt détourner l'attention des couches populaires à qui elles ont tant promis pour se faire élire. Dans tous les cas, la riposte du Palais ne devrait sans doute plus tarder.
La clôture des assises des jeunes du PJD a été tout bonnement interdite samedi 1er septembre, par "souci de sécurité et de maintien de l'ordre", alors même que le premier ministre y était attendu.
« Je crains que la décision des autorités soit un acte de vengeance contre les travaux de ce congrès », a affirmé Abdelali Hamiddine, l'un des dirigeants du PJD, cité par l’AFP.
"C'est une humiliation pour notre parti et il ne faut pas rester les bras croisés", a renchéri Abdelaziz Aftati, un député du parti islamiste, cité par la même agence. Les hostilités sont ouvertes…