Aung San Suu Kyi a été élue avec plus de 80% des voix dans sa circonscription. (Xinhua)

L’opposante Birmane Aung San Suu Kyi entre pour la première fois au parlement

Après quinze années de liberté confisquée en résidence surveillée, la prix Nobel de la paix, opposante historique de la junte Birmane, Aung San Suu Kyi, entre au parlement à la suite d’élections partielles qui ont eu lieu dimanche 1er avril.

Selon son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), elle aurait été élue avec plus de 80% des voix dans la circonscription rurale de Kawhmu.

Les résultats officiels étaient attendus en fin d'après-midi de ce 1er avril. Un total de 45 sièges était en jeu dans tout le pays, dont 44 brigués par la LND d'Aung San Suu Kyi : 37 à la chambre basse du parlement, six à la chambre haute et deux dans des chambres régionales.

Plus tôt dans la journée, la LND avait dénoncé des irrégularités dans des bureaux de vote, rapportent des agences de presse.

Selon l’AFP, Malgorzata Wasilewska, responsable de l'Union européenne invitée à observer le scrutin, a indiqué que les élections partielles ont montré des signes "très encourageants" dans les bureaux qu'elle a pu visiter à Rangoun, même si "ce n'est sûrement pas suffisant pour supposer que c'est significatif de la façon dont les choses se sont passées dans le reste du pays".

Bruxelles ne considère pas, toutefois, l'invitation des autorités birmane à venir assister au scrutin comme une véritable mission d'observation.

Le gouvernement composé d'anciens militaires réformateurs entend faire preuve de bonne volonté en vue de la levée des sanctions occidentales. La victoire d’Aung San Suu Kyi va dans le sens de ses intérêts. Il n’a de plus rien à craindre, sachant que la Constitution prévoit qu’un quart des parlementaires sont des militaires d'active désignés en marge du processus électoral.