Marseille: La Maison de l'Artisanat et des Métiers d'Art (Mama) souffle ses trente bougies

La Maison de l'Artisanat et des Métiers d'Art de Marseille (Mama) a accueilli du 5 décembre au 1er février l'exposition Arts premiers : objets rituels, objets usuels. Elle fêtait également ses 30 ans à l'occasion de l'inauguration de cette exposition qui fut une soirée mémorable.

Une exposition d'objets de culte et du quotidien

Pour clôturer l'année Capitale, la Mama a choisi de présenter un ensemble d'objets dont le point commun est d'appartenir à ce que nous nommons les sociétés traditionnelles. D'Afrique, d'Asie, des Amériques ou d'Océanie, l'exposition Arts premiers a offert à ses visiteurs une importante variété d'objets touchant au thème de la célébration de cultes et à celui de l'activité domestique.

Masques, statues, poupées, poteries, tissus et autres fétiches ou ustensiles, tous chargés de symbolique, employés lors de cérémonies rituelles ou utiles à la vie de tous les jours, chacun de ces objets était accompagné d'une notice permettant non seulement d'en situer la provenance géographique, l'origine ethnique et l'usage mais d'en comprendre également le sens, la force et la portée allégorique.

Tout autant, l'objectif de cette exposition n'était pas de reproduire un parcours muséographique tel qu'on peut en trouver dans les galeries des institutions spécialisées dans les arts premiers mais, grâce à la richesse des collections prêtées, d'inviter à une sensibilisation à ce que nous pouvons percevoir aujourd'hui comme des formes esthétiques, des styles décoratifs. L'idée était également de préciser que ces instruments, ces matières, sont tous empreints des croyances propres aux peuples qui les ont créés, tous caractéristiques du lien de proximité que ces communautés entretiennent avec leurs mythes.

Les 30 ans de la Mama

Un récit fabuleux est aussi l'histoire de la Mama, qui s'écrit depuis 1983. Créée à l’initiative de la Ville de Marseille en partenariat avec les ministères de la Culture, du Commerce et de l'Artisanat, le Conseil Régional,  le Conseil Général, la Chambre de Commerce et d'Industrie de Marseille-Provence, la Chambre de Métiers des Bouches-du-Rhône et soutenue aujourd'hui par la Caisse d’Épargne de Provence-Alpes et Côte-d'Azur, elle a ainsi organisé plus de 200 expositions en 30 ans !

Grâce à son activité, elle s'est progressivement affirmée comme un haut lieu de promotion de la création artisanale d'hier et d'aujourd'hui. Espace de rencontres et d'échanges autour de savoir-faire anciens et modernes, elle est un trait d'union entre les professionnels de l'artisanat et des métiers d'art et le grand public auprès duquel elle valorise toutes ces compétences.

Installée en plein cœur de la ville et ouvrant sur le cours d'Estienne d'Orves, une place « à l'italienne », la Mama occupe un bâtiment datant du XVIIIe siècle construit à l'endroit où se trouvait l’Arsenal des Galères de Louis XIV, dans lequel ont opéré jusqu'à quatre cents corps de métiers. Ses locaux sont faits de pierres apparentes et aménagés de bois et de ferronnerie, des matériaux tout indiqués pour rappeler sa vocation.

Les festivités de la soirée du 5 décembre

Le vernissage de l'exposition a débuté en fin d'après-midi par une conférence de presse immédiatement suivie par une animation insolite de la compagnie de théâtre de rue Générik Vapeur, sous forme de déambulation sur le cours d'Estienne d'Orves d'un énorme appareil photo qui a servi à immortaliser ce moment de fête. Et s'est poursuivie par un « opéra de gestes », spectacle de comédiens reproduisant différentes disciplines artisanales sur une scène figurant une proue de bateau, l'emblème de la Mama.

Après l'incontournable intermède du discours des officiels et une visite commentée de l'exposition, ce fut au tour des professionnels d'IDscènes de démarrer un vidéo mapping sur la façade de la Mama, projection d'images illustrant son architecture et retraçant son histoire pour le plus grand plaisir de tous. Gageons que pour les années à venir, la Mama saura encore nous réserver de belles surprises.