Bouteflika dépose sa candidature au Conseil Constitutionnel, le clan verrouille le système
Par N.TPublié le
Le candidat Bouteflika a déposé lundi 3 mars sa candidature au Conseil constitutionnel, 24 h avant la date limite de dépôt. Le président sortant est arrivé en cortège accompagné de son frère cadet Saïd, premier conseiller à la présidence de la République.
La télévision algérienne a diffusé une image du candidat en compagnie du président du Conseil constitutionnel, murmurant quelques phrases, visiblement avec beaucoup de peine.
Le cortège comprenait, entre autres véhicules, des fourgons transportant semble-t-il les imprimés avec les signatures qui valident la candidature. Selon son entourage, Bouteflika en aurait rassemblé quatre millions, collectées à travers les 48 wilayas du pays et auprès d'élus locaux, du parlement et de citoyens.
Quatre partis politiques, le FLN, le RND, le MPA et TAJ, ont effectué l’opération de collecte de signatures en faveur de Bouteflika.
Ces mêmes formations vont à n’en point douter se répartir le déploiement d’un redoutable dispositif pour « encadrer » le scrutin, c'est-à-dire canaliser les voix en faveur de Bouteflika, en usant des pratiques habituelles de manipulation, de promesses clientélistes et d’achat de voix.
Abdelaziz Bouteflika a lancé dimanche un appel aux citoyens leur demandant de « participer massivement » aux élections. Le système n’en reste pas moins verrouillé, qui lui garantit un score sûrement plus triomphal que jamais. Ses fidèles ont été installés aux postes-clé pour le déroulement du scrutin, Conseil constitutionnel, Justice, Intérieur. Le terrain a été soigneusement préparé. Et son Premier ministre fait abondamment campagne en sa faveur depuis des mois, avec l'argent public.
Bouteflika ira tout compte fait seul à ces élections, avec une poignée de candidats qui feront de la figuration en espérant un renvoi d’ascenseur pour service rendu.
Agé, en très mauvaise santé, usé par quinze année de pouvoir, entouré d’un clan qui entretient des réseaux de corruption dans tous les secteurs d’activité et qui s’est attribué un pouvoir tentaculaire, Bouteflika donne le sentiment d’être poussé à se présenter coûte que coûte, malgré son empêchement évident.
La révision de la Constitution pour la désignation d’un vice-président coopté par l’armée pour prendre le relais, sera très probablement la prochaine étape, après le scrutin du 17 avril.