Benoît Hamon fait valoir que beaucoup de binationaux qui "n'ont rien à voir avec le terrorisme" se "sentent indirectement concernés" et la déchéance de nationalité est "un symbole malvenu"... (DR)

France: l’ancien ministre Benoît Hamon demande à Hollande de retirer la disposition sur la déchéance de nationalité

"L'unité nationale, ça ne se résume pas à un accord entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, entre les Républicains et le Parti socialiste", a déclaré l’ancien ministre Benoît Hamon, membre de l'aile gauche du PS, qui conseille au président François Hollande de retirer la disposition controversée sur la déchéance de nationalité pour les terroristes.

L’article 2 du projet de révision constitutionnelle "crée de la discorde", alors qu'"on avait eu après les attentats une unité nationale spontanée dans le peuple français", a-t-il déclaré devant l'Association des journalistes parlementaires.

Benoît Hamon fait valoir que beaucoup de binationaux qui "n'ont rien à voir avec le terrorisme" se "sentent indirectement concernés" et la déchéance de nationalité est "un symbole malvenu".

Il voit de plus dans la déchéance de nationalité "une forme d'auto-amnistie de la France, qui décide de ne pas regarder ce qu'elle a raté dans la trajectoire d'un certain nombre de ceux qui se sont radicalisés".

Benoît Hamon a déposé un amendement pour supprimer cet article 2, qui a été cosigné par quelque 35 de ses collègues. Si l'article était maintenu, il voterait contre.

M. Hamon a dit "craindre" que cette disposition sur la déchéance de nationalité ne permette pas de réunir la majorité des 3/5e des suffrages exprimés au Congrès, nécessaire à une révision de la Constitution.

"Je ne souhaite pas au président de la République cet échec-là", a-t-il ajouté, en rappelant que François Hollande était "contre la déchéance de nationalité lui-même" il y a quelques années.