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Egypte : Omar Suleiman banalise la situation et promet un train de réformes constitutionnelles

Omar Suleiman, homme de l’ombre, promu vice-président et désormais au premier plan, a servi à son tour jeudi soir, après Moubarak, une allocution langue de bois et pour le moins surréaliste, préenregistrée et diffusée à la télévision nationale.

A entendre le vice-premier ministre, l’Egypte serait confrontée à une crise politique banale, mettant seulement le gouvernement en difficulté au point qu’il a fallu le déposer et le changer en urgence.

http://www.youtube.com/watch?v=3kUaKYpMEvI

Si l’on en croit Omar Suleiman, le pays a désormais pour seule préoccupation d’appliquer "la  feuille de route" établie par le président Moubarak fixant les réformes constitutionnelles qui s’imposent.

Selon lui, Moubarak aurait entendu les « revendications des jeunes » qui se sont mobilisés le 25 janvier. Ces jeunes ont été rencontrés, mais il se trouve que ceux-ci ont été « infiltrés par des suspects à la solde de l’étranger ».

Le vice-président estime que les affrontements qui ont lieu résultent seulement de l’incapacité de la police à rétablir l’ordre et c’est pour palier cette insuffisance que le président Moubarak «a demandé aux forces armées d’intervenir pour protéger le peuple».

Et d’évoquer longuement la nécessité de prendre du temps pour étudier les amendements constitutionnels. Mais pour l’heure il faut se concentrer sur l’article 76 fixant relatif aux critères et conditions de candidature dans la perspective des élections présidentielles.

Quand au dialogue avec l’opposition, il se déroulerait dans des conditions idéales, selon Omar Suleiman, seules deux formations hésitent encore à se joindre à la concertation, dont les Frères musulmans. Mais il ne désespère pas de les voir venir.

Pour le reste, «on demandera des comptes sur cette crise que ne connaissons».

Finalement, si l'on en croit Omar Suleiman, la place Tahrir où ont lieu à l’heure même où ces lignes sont écrites des affrontements d’une violence inouï entre les manifestants pour la démocratie et les nervis déployés par Moubarak, est un havre de paix, tout juste perturbé par quelques échauffourées.

Alors que le pays est sur le point de basculer dans une guerre civile à la veille d’une marche d’envergure, le pouvoir égyptien fait ainsi mine d’ignorer la gravité de la situation. Il promet un train de réformes constitutionnelles en attendant que l’orage passe. La partie n’est pas gagnée pour autant, la suite des évènements pourrait bien réserver des surprises.