un « pouvoir de l’ombre » qui s’apprêterait à décider de la personnalité appelée à diriger l’Etat... (DR)

Algérie : l’insupportable déni...

Triste époque dans l’histoire de l'Algérie marquée par l’incroyable privilège détenu par un « pouvoir de l’ombre » qui s’apprêterait à décider de la personnalité appelée à diriger l’Etat.

Branle-bas de combat sur les réseaux de communication actionnés en coulisses, la machine médiatique se prépare à tourner à plein régime... la solution est toute trouvée : il faut convaincre l’ex-président Liamine Zeroual de revenir aux affaires.

Selon les bruits qui courent, toujours porteurs d’une part de vérité, l’homme est présenté comme l’unique personnalité réunissant le consensus entre les clans qui se déchirent pour conserver les commandes.

Zéroual se placerait au-dessus de la mêlée et les mains qu’il a encore propres lui conféreraient l’autorité indispensable pour ordonner le silence dans les rangs de la ploutocratie qui règne à l’ombre de la fratrie Bouteflika, donner un coup d’arrêt à l’agitation qui s’est emparée des allées du pouvoir dans la perspective de la succession au président.

Le reste du scénario est connu. C’est l’entrée en scène d’un redoutable cocktail d’argent public, de manipulations des médias lourds et aux ordres, de réseaux de clientèle, de distribution de paniers de promesses et autres gratifications servies au petit peuple facile à rassembler par la force des choses dans un système miné par l’injustice… Si Zeroual il y a en course, il sera élu ! Les faiseurs de roi qui travaillent à la préparation de l’après-Bouteflika en sont convaincus…

Le peuple algérien ? Il compte pour du beurre, pas plus que la société civile, les mouvements politiques, syndicaux, associatifs qui naissent et se développent en son sein.

Le « pouvoir de l’ombre » fait ainsi seul les comptes de ce qui devrait répondre aux attentes des Algériens. L’idée ne l’effleure pas un seul instant d’un candidat de l’opposition qui pourrait provoquer la surprise. Mais il est vrai que la fraude électorale, technique rodée, sera toujours là au cas où…

Liamine Zéroual aura-t-il la bonne idée de résister aux appels de la nomenklatura algérienne aux abois qui l’appelle au secours pour assurer  sa survie, va-t-il poser ses conditions et lesquelles ? Quelle sera l’attitude des formations du camp démocratique ? Ces questions clé seront sans nul doute au centre d’un proche avenir politique. Le triste scénario d’une expression démocratique confisquée, d’un insupportable déni.

 

In La Cité