Martine Aubry, Première secrétaire du PS. (DR)

Arrestation d’islamistes radicaux en France : l’opposition dénonce une "mise en scène"

Des interpellations d’islamistes radicaux très médiatisées se succèdent en France à moins de trois semaines du premier tour de l'élection présidentielle, suite à l’affaire Mohamed Merah. Certains d’entre eux ont été expulsés et d’autres ont été présentés à des juges d’instruction pour détention d’armes et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Des membres du groupuscule salafiste Forsane Alizza étaient par ailleurs soupçonnés de préparer l’enlèvement d’un magistrat lyonnais.

L’opposition trouve plutôt suspectes ces interpellations en série, surmédiatisées, à l’approche du premier tour des présidentielles. Le candidat du MoDem, François Bayrou, a dit son opposition à toute "forme publicitaire et mise en scène" d'arrestations opérées devant "les caméras". "Que l'Etat assume sa responsabilité en mettant sous contrôle ou en interdisant des rassemblements ou bandes qui seraient soupçonnées, c'est bien. Que ça se fasse devant les journalistes convoqués, les caméras, je trouve ça plus étonnant", a-t-il relevé, rapporte l’AFP.

Le candidat PS François Hollande s'est en revanche montré plus prudent. "Je ne mets pas du tout en cause ce qui se fait. Ce que je dis simplement, c'est que nous aurions dû, pu peut-être, faire davantage avant", a-t-il affirmé sur RTL.

"S'il y a des soupçons, s'il y a des risques, ils doivent être conjurés. Ce qui peut surprendre c'est pourquoi le faire après un acte terroriste qui a, c'est vrai, profondément affecté les esprits", a-t-il dit. Alors qu'on lui demandait s'il voyait "un lien" entre ces arrestations et l'élection présidentielle, M. Hollande a répondu : "Je n'ai pas dit ça, je dis qu'il convient d'agir toujours en prévention."

"Moi je suis pour la fermeté, pas pour le spectacle et je suis toujours choquée de voir que les télévisions sont là", a déclaré de son côté la première secrétaire du PS, Martine Aubry, sur France Info.

"Jusqu'au dernier jour, le mandat sarkozyste aura été le quinquennat de la gesticulation électoraliste. Les arrestations ultra-médiatisées d'islamistes quelques semaines à peine avant le premier tour le rappellent aux Français", a quant à lui estimé dans un communiqué, le directeur stratégique de la campagne de Marine Le Pen, Florian Philippot.