Maroc: le pédophile serait un espion espagnol d’origine irakienne, selon un journal marocain
Par N.TPublié le
Le pédophile dont la grâce royale à présent annulée a soulevé un vaste mouvement de protestation serait-il un espion espagnol ? Le journal marocain Lakome avance cette hypothèse, affirmant que Mohammed VI aurait donné satisfaction à une demande des services de renseignements du « pays ami ».
Daniel Galvan avait été condamné à trente ans de prison pour des abus sexuels sur une trentaine des jeunes garçons en 2011. Il faisait partie d'une liste de 48 prisonniers espagnols libérés vendredi 2 août par le roi du Maroc, Mohammed VI, à la demande de son homologue espagnol, Juan Carlos.
Face au vaste mouvement de protestation, le ministre marocain de la justice, Mustapha Ramid, avait dans un premier temps assuré dans que Galvan avait été libéré pour des « raisons d'intérêt national ».
Mohamed Benjedou, l'avocat de Galvan, aurait indiqué de son côté que son client lui avait confié être un officier de l'armée irakienne qui avait collaboré avec les services étrangers pour renverser Saddam Hussein.
Le journal espagnol El Pais n'a par ailleurs trouvé aucune trace de l’individu au département des sciences océaniques de l'université de Murcie, où il prétendait avoir été professeur.
Galvan pourrait ainsi être un Irakien de naissance exfiltré en Espagne après la guerre en Irak par les services secrets, où il aurait reçu une nouvelle identité en remerciement de sa collaboration.
Il se serait par la suite installé au Maroc, se laissant aller au comportement « d'un homme qui commettait ses crimes sans crainte des conséquences, comme s'il bénéficiait d'une protection particulière », commente Lakome. Selon le quotidien, il aurait intégré "in extremis » la liste des 48 graciés.
Face à la colère qui s’est manifestée dans la rue et a été sauvagement réprimée, le roi du Maroc s’est empressé de faire marche arrière. Le souverain est à l’évidence fragilisé par cet épisode. Il est directement mis en cause, tandis que les islamistes au pouvoir se frottent les mains de satisfaction.
« Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, a décidé de procéder au retrait de la grâce précédemment accordée au dénommé Daniel Galvan Fina de nationalité espagnole.
Ce retrait à caractère exceptionnel est décidé par Sa Majesté le Roi, Que Dieu l'assiste, en considération des défaillances qui ont marqué la procédure, de la gravité des crimes commis et du respect du droit des victimes.
En conséquence de cette décision, le Souverain a donné ses Hautes instructions au ministre de la justice à l'effet d'examiner avec son homologue Espagnol les suites à donner au retrait de cette grâce".
Il est à rappeler que, sur instructions formelles de Sa Majesté le Roi, une enquête approfondie est en cours, visant à déterminer les responsabilités et les points de défaillance qui ont pu mener à cette regrettable libération et d'identifier le ou les responsables de cette négligence », a annoncé le Palais royal dans un communiqué.