Algérie : le sort de 7000 salariés d’ArcelorMittal suspendu à l’application d’une procédure d’hypothèque

Les 7000 salariés de l’entreprise ArcelorMittal Annaba courent le risque de se retrouver au chômage suite à un dépôt de bilan. L’établissement en cessation de paiement ne parvient pas à obtenir le concours financier de la Banque extérieure d’Algérie (BEA) pour son plan d’investissement estimé à 270 millions de dollars.

Outre les garanties obtenues, la banque exige une hypothèque sur l’assiette de terrain accueillant l’entreprise. Ce bien étant propriété de l’Etat, il revient donc aux autorités de dénouer cet imbroglio pour permettre l’accès au financement et sauver les 7000 emplois.

Les représentants des salariés attendent du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, une décision rapide avant le remaniement ministériel supposé intervenir dans les prochains jours pour préparer les élections législatives prévues en mai 2012.

«Ahmed Ouyahia usera-t-il de son autorité pour éviter la faillite du complexe d’El Hadjar ? L’Algérie a-t-elle intérêt à faire fuir un autre gros investisseur étranger?», s’interroge le quotidien El Watan.

Le journal rapporte par ailleurs «qu’une curieuse décision a exclu la tuberie sans soudure Ampta (ex-TSS), une unité de fabrication de pipelines affiliée à ArcelorMittal, de la liste des fournisseurs de Sonatrach (voir El Watan du 29 décembre 2011)»

Le syndicat du complexe d’El Hadjar a protesté contre cette nouvelle mesure contraire à tout ce qui est proclamé officiellement sur «l’encouragement» de la production nationale, commente El Watan.

«L’unique compagnie nationale pétrolière préfère s’approvisionner auprès des traders étrangers occultant les produits de l’unique fabriquant de pipelines au Maghreb Ampta (ex-TTS)», a déclaré Smaïl Kouadria, secrétaire général du syndicat d’El Hadjar.

«Les traders (intermédiaires) concernés sont, d’après les syndicalistes, China Petroleum, Intermak Inc (Pays-Bas), Hight Sealed & Couplet (Liban) et Gleen Steel (USA). Ils ont engrangé 731 millions de dollars ces deux dernières années. Cela se passe de commentaire…»