Algérie: la mission européenne dresse un rapport mitigé sur les législatives
Par N.TPublié le
Le chef de mission des observateurs de l'Union européenne (UE) aux élections législatives du 10 mai en Algérie, Ignacio Sanchez Salafranca, actuellement en visite à Alger, a rendu public dimanche 5 juillet le rapport final de sa délégation. Selon ce texte, le scrutin s'est déroulé dans une atmosphère "calme et ordonnée", avec toutefois de nombreuses « défaillances ».
Au chapitre des points positifs, le responsable européen a noté "la coopération" et l’assistance" apportées par les autorités algériennes à ses observateurs au cours de leur séjour à Alger.
Le reste du rapport revient sans surprise sur les différentes irrégularités qui ont entaché le déroulement du scrutin.
Le rapport relève, entre autre, la multiplication des candidatures avec une participation de 44 partis politiques et de 185 listes indépendantes, conduisant à un "émiettement des voix" et favorisant ainsi les partis prédominants.
Selon les observateurs de l’UE, le fichier électoral "ne peut pas faire l'objet d'un contrôle avéré de la part des partis politiques et candidats indépendants, affectant la confiance de certains d'entre eux et des organisations de la société civile".
L’indifférence de l’électorat…
L'absence de publication des résultats détaillés compromet la transparence du processus électoral et compliquant la lisibilité des sièges, attribués à l’évidence quelque peu dans le flou.
Le rapport note que la campagne électorale "n'a pas suscité d'enthousiasme" auprès des citoyens.
S’agissant enfin des islamistes, la mission attribue leur « échec » par rapport aux autres pays voisin à la « décennie noire » vécue par les Algériens. Sans compter que "le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP, islamiste) participe au gouvernement depuis maintenant 17 ans", indique le rapport.
Environ 500 observateurs internationaux étaient présents pour superviser le déroulement du scrutin, y compris ceux de l'UE.
A l'issue des élections législatives, les deux partis au pouvoir, à savoir le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), ont remporté la majorité des 462 sièges que compte le nouveau Parlement.
Les cas de fraudes avérés et de manipulation de l’électorat ont été signalés à travers de nombreuses circonscriptions, mais en vain.