La SNCM à l'heure de vérité, devant l’État français
Par nicolas éthèvePublié le
En grève depuis six jours, les salariés de la SNCM ont à nouveau décidé de reconduire leur mouvement pour 24h. Un scénario qui devrait se durcir au quotidien, tant que l’État ne donnera pas des signes forts sur ce dossier crucial pour la survie de la compagnie maritime.
Demain, cela fera une semaine, jour pour jour, que les salariés de la SNCM sont en grève. Ils ont aujourd'hui décidé de reconduire pour 24h au moins, leur mouvement suivi à 80% par les personnels, selon Frédéric Alpozzo, le délégué de la CGT Marins.
C'est une décision sans surprise, puisque les personnels sont déterminés à poursuivre leur mobilisation, tant qu'ils n'auront pas obtenu de garanties suffisantes auprès de l’État.
En ce qui concerne le projet de développement industriel porté par la direction de la SNCM, Marc Dufour en tête, comme sur la stabilité attendue d'un nouvel actionnariat, Veolia voulant depuis longtemps se désengager de cette entreprise.
"Oh, mon beau pavillon !"
Ces deux revendications sont liées et interdépendantes, leur socle commun étant la défense du pavillon français, que la nébuleuse Corsica Ferries rêve de mettre à mal en coiffant la SNCM au poteau sur son marché, par le biais de sa liquidation à laquelle elle travaille depuis longtemps, notamment au niveau de la commission européenne.
En matière de pavillon français, justement, le ministère des Transports dirigé par Frédéric Cuvillier, recevait aujourd'hui la fédération nationale des marins CGT à Paris pour en parler, avant que cela ne soit le tour des syndicats de la SNCM, ce jeudi.
Pour le reste, en l’occurrence l'avenir de la SNCM, l'immense majorité des salariés de la compagnie ne peut que s'inquiéter, de la base, jusqu'à sa direction, face à l'écueil d'une mise à mort programmée, l’État ne multipliant pas les signes positifs pour rassurer, quant à l'avenir de cette compagnie maritime.
Comme le dénonce un salarié de la SNCM, tout semble fait pour repousser l'option de la liquidation de la SNCM à l'après-élections municipales. Pas sûr que les 2 600 personnels de la SNCM acceptent d'ici-là un tel pourrissement de la situation sans broncher...
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