Mohamed Ali sera inhumé dans sa ville natale, la présence du président Obama est «envisagée»
Par N.TPublié le
Les obsèques du boxeur de légende seront célébrées vendredi 10 juin à Louisville, sa ville natale. La dépouille a été transportée par avion depuis Phoenix (Arizona).
"The Greatest" s'est éteint vendredi à 74 ans à Phoenix, où il s'était établi il y a une dizaine d'années.
L'hommage public donnera lieu à une grande procession traversant des rues de Louisville baptisées depuis déjà longtemps du nom de l'icône locale.
Puis, avant l'inhumation le même jour, une cérémonie interconfessionnelle présidée par un imam rassemblera des milliers de personnes dans une salle située non loin du musée consacré au triple champion du monde, rapporte l’AFP.
Le président américain Barack Obama « envisage » de se rendre aux obsèques, selon la même source, qui cite le maire de Louisville, Greg Fischer.
L'ancien président Bill Clinton prononcera une partie de l'éloge funèbre.
Dimanche, des centaines de personnes ont continué à rendre hommage à Mohamed Ali, déposant des bouquets sur place, ou devant la maison de son enfance.
Dans la soirée, des responsables de divers cultes se sont d'ailleurs rencontrés dans un centre islamique de Louisville pour en parler.
Etaient notamment représentés différentes branches du protestantisme, le catholicisme et le judaïsme, ainsi que des organisations éducatives.
Petit fils d’esclave…
« Au moment où un candidat au poste le plus puissant du monde (Donald Trump, ndlr) nous pousse à craindre les gens différents, nous avons besoin de la voix et de la présence de Mohamed Ali », a déclaré l'un des intervenants, le révérend Derek Penwell, de l'Eglise des Disciples du Christ.
L'histoire veut que Cassius Clay, petit-fils d'esclave, se soit mis à la boxe, enfant, pour se venger d'un gamin qui lui avait volé son vélo.
Très vite, à la force impressionnante de ses poings, il collectionne les victoires et les titres, celui de champion olympique à Rome en 1960, puis de champion du monde WBA en 1964.
Un mois plus tard, il se convertit à l'islam et prend le nom de Mohamed Ali.
Grâce à son style unique, les bras souvent ballants le long du corps, il conservera son titre mondial jusqu'en 1967, date à laquelle il refuse d'aller faire la guerre au Vietnam.
Il échappe à la prison mais est interdit de ring, vilipendé par une majorité de l'opinion publique américaine mais tenu par d'autres comme un champion de la cause des Noirs qui se battent alors pour l'égalité des droits.
Déchu de ses titres, interdit de boxer pendant trois ans et demi, il redevient champion du monde en 1974, réunifiant les titres WBA et WBC lors de sa victoire par KO sur George Foreman lors du mythique "Rumble in the jungle" à Kinshasa, au Zaïre (aujourd'hui République démocratique du Congo).
Au final, après 56 victoires en 61 combats, dont 22 en championnats du monde et 37 avant la limite, Ali raccroche définitivement les gants en décembre 1981.