Plan de rigueur en France : Fillon fait payer aux français les cadeaux fiscaux aux plus aisés
Par N.TPublié le
Le Premier ministre français, François Fillon, a dévoilé lors du conseil des ministres de lundi les mesures du nouveau plan d'austérité supposé parvenir à l'équilibre des finances publiques en 2016. Ce plan représente pour la France un effort supplémentaire de 64,7 milliards d'euros entre 2012 et 2016, dont 7 milliards consentis dès l'année prochaine.
Selon M. Fillon, ces mesures devraient permettre de « conforter les objectifs de 4,5% du déficit public en 2012, de 3% en 2013 et d'équilibre en 2016, en dépit de la révision à la baisse à 1% de la prévision de croissance pour 2012 ».
Le dispositif prévoit l’accélération de la réforme des retraites, la désindexation de certaines prestations sociales, une majoration temporaire de l'impôt sur les grandes entreprises et le relèvement de la TVA à taux réduit sur certains produits et services.
La réforme des retraites adoptée en 2010 doit ainsi prendre effet plus rapidement « pour atteindre la cible de 62 ans dès 2017 au lieu de 2018 », ce qui aura pour résultat d'accélérer la réduction du déficit des régimes d'assurance vieillesse, selon le gouvernement.
Ce dernier a par ailleurs annoncé le gel du salaire du président et des ministres français jusqu'au retour à l'équilibre des comptes publics, en 2016, et a invité les responsables politiques et les dirigeants de grandes entreprises à agir pareillement. Mesures qui laissent les français indifférents selon les premiers sondages.
L'augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à taux réduit, qui passe de 5,5% à 7%, concerne essentiellement les services de restauration et le secteur du bâtiment où elle ouvre grande la porte au marché noir et au dumping social.
L'annonce de ce plan vise à rassurer les marchés et les agences de notation sur la capacité de la France à maîtriser le coût de son modèle social. La gauche estime qu’une telle politique de réduction des déficits peut valablement être menée à travers la suppression des « cadeaux fiscaux » faits aux riches et par une imposition équitable des revenus du travail et du capital.
La majorité présidentielle a visiblement fait le choix de faire payer aux français les largesses fiscales accordées par Nicolas Sarkozy aux couches aisées et qui ont contribué à creuser les déficits. Ce plan de rigueur, le plus important depuis 1945 selon François Fillon, devrait occuper une place centrale dans la campagne des présidentielles.